Un commerçant de fruits âgé de 40 ans a été condamné, dimanche soir, par le tribunal de première instance de Merouna, dans la wilaya de Batna, à sept ans de prison, dont cinq fermes, pour spéculation sur des pommes. Cette décision marque la première application d’une nouvelle mesure exigeant une déclaration préalable des stocks de marchandises, récemment mise en œuvre pour la pomme produite localement.
L’affaire remonte à mercredi dernier, lorsque les services de la direction du commerce, accompagnés des forces de sécurité, ont effectué une descente dans un hangar appartenant au commerçant, identifié sous les initiales « B.Y ». Ils y ont saisi 14 quintaux de pommes, stockés illégalement en violation des nouvelles règles de déclaration préalable. Le local n’était par ailleurs pas enregistré auprès des services de la direction du commerce.
Le commerçant a tenté de justifier cette situation en expliquant que les pommes, achetées quelques jours auparavant, étaient destinées à ses points de vente légaux. Il a invoqué un différend avec le propriétaire de son premier hangar, déclaré officiellement, l’ayant contraint à déplacer temporairement sa marchandise vers un nouvel emplacement. Cependant, le tribunal n’a pas été convaincu par ses arguments et l’a condamné dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate. Outre la peine de prison, le commerçant a écopé d’une amende de 200 millions de centimes.
Cette affaire intervient dans un contexte de durcissement des mesures contre la spéculation sur les produits de première nécessité. Récemment, les services du commerce avaient déjà saisi pour 14 milliards de centimes de marchandises chez un investisseur dans des chambres froides, condamné à sept ans de prison ferme. Ces décisions ont poussé les commerçants de pommes à réclamer une protection légale pour les stocks conservés pendant trois mois, une pratique courante dans le secteur.
En réponse, les autorités ont introduit de nouvelles dispositions exigeant une déclaration préalable des lieux de stockage et des quantités détenues, afin de mieux contrôler les mouvements de ces produits. Des opérations de surveillance régulières sont désormais menées pour garantir le respect de ces règles.
À l’issue du procès, le juge a ordonné l’incarcération immédiate du commerçant, qui a été conduit en détention juste après le verdict. Cette condamnation sévère vise à dissuader les pratiques spéculatives et à stabiliser le marché des produits agricoles, notamment la pomme, essentielle à l’économie locale.
Cette affaire illustre la détermination des autorités à lutter contre la spéculation, tout en soulevant des questions sur l’équilibre entre régulation stricte et protection des petits commerçants.