L’Algérie vient de franchir une étape majeure dans le développement de son secteur aquacole avec le lancement officiel d’une vaste campagne nationale de pisciculture dans les barrages. Initiée la semaine dernière au barrage de Beni Haroun dans la wilaya de Mila, cette opération d’envergure prévoit l’introduction d’un million d’alevins de carpe dans plusieurs sites de la région Est du pays.
Farid Harouadi, Inspecteur général au ministère de la Pêche et des Productions halieutiques, a donné le coup d’envoi de cette initiative qui s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer la production halieutique nationale. La première phase de la campagne cible principalement quatre barrages : Beni Haroun (Mila), Tabelout (Jijel), Beni Zid (Skikda), et Bougous (El-Tarf), avec des allocations respectives de 400 000 et 200 000 alevins par site.
Cette campagne s’appuie sur les récents succès des opérations d’éclosion artificielle menées par le Centre national pour le développement de la pêche et de l’aquaculture à El Ouricia, dans la wilaya de Sétif. Une seconde phase, prévue pour juillet et août, introduira deux espèces supplémentaires de carpes chinoises, diversifiant ainsi le stock piscicole des barrages ciblés.
L’importance économique de cette initiative est considérable. L’aquaculture en barrages représente actuellement plus de 80% de la production annuelle totale de poissons d’eau douce en Algérie, impliquant plus de 47 pêcheurs professionnels et 2 000 amateurs. Cette campagne vise non seulement à augmenter la production, mais aussi à préserver l’équilibre écologique des écosystèmes aquatiques.