Les travaux de l’usine de Sidi Abdallah, qui occupe un terrain de 6,6 hectares dans la région de Zeralda au nord-ouest du pays, affichent actuellement un taux d’avancement de 90% et cette dernière devrait, selon des sources officielles, être entièrement opérationnelle d’ici la fin de l’année. Une fois terminée, l’usine, qui a nécessité un investissement de 85 millions d’euros, aura une capacité de production de 100 000 unités par an et emploiera plus de 300 personnes*.
Grâce à des politiques publiques favorables et à une production évoluant à la hausse depuis plusieurs années, l’Algérie ne cesse de se rapprocher de son objectif de devenir un grand pays exportateur de produits pharmaceutiques. L’ouverture prévue prochainement de la plus grande usine régionale de Sanofi constitue un pas de plus dans cette direction.
Les travaux de l’usine de Sidi Abdallah, qui occupe un terrain de 6,6 hectares dans la région de Zeralda au nord-ouest du pays, affichent actuellement un taux d’avancement de 90% et cette dernière devrait, selon des sources officielles, être entièrement opérationnelle d’ici la fin de l’année. Une fois terminée, l’usine, qui a nécessité un investissement de 85 millions d’euros, aura une capacité de production de 100 000 unités par an et emploiera plus de 300 personnes.
Le site, destiné à la fabrication de formes sèches et liquides, produira environ 80% des volumes de Sanofi distribués dans le pays, ce qui en fera le plus grand centre de production du géant pharmaceutique en Afrique et au Moyen-Orient. Il s’agit de la troisième usine que le groupe ouvre en Algérie, après de celle d’Oued Smar, spécialisée dans les formes sèches, et celle d’Aïn Benian, spécialisée dans les formes liquides.
Laissant entendre la possibilité d’une expansion encore plus poussée, Haissam Chraiteh, le PDG de Sanofi Algérie, a déclaré le mois dernier que le groupe souhaitait se lancer dans la production d’insuline et d’auto injecteurs d’insuline en Algérie.
L’investissement de Sanofi à Sidi Abdallah s’inscrit dans le droit fil de la stratégie gouvernementale de développement du marché de la production algérienne et de la réduction des importations.
Au mois de février, le laboratoire pharmaceutique algérien HUP Pharma a signé avec l’entreprise de santé saoudienne Jamjoom Pharma un accord portant sur l’ouverture d’une usine de fabrication de produits ophtalmiques.
Le financement de l’usine, d’un montant de 130 millions de dollars (116 millions d’euros) – cette dernière sera construite à Constantine, à 400 km à l’est de la capitale Alger- obéira à la règle 49/51, et HUP Pharma détiendra une participation majoritaire dans le projet conformément au cadre juridique régissant l’investissement étranger.
Une fois opérationnelle, l’usine devrait disposer d’une capacité de production de 250 millions de flacons de collyres par an ; elle fabriquera également une gamme de 15 produits ophtalmiques actuellement produits à l’étranger par Jamjoom et importés.
Vers l’autosuffisance
La production algérienne de produits pharmaceutiques a été multipliée par cinq au cours des cinq dernières années, tandis que les importations ont baissé de 14,5%, selon Hamou Hafed, directeur général de la pharmacie et des équipements de santé au Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière.
Actuellement, l’Algérie est capable de produire sur son territoire 60% des médicaments dont elle a besoin, s’approchant ainsi de l’objectif de 70% d’autosuffisance fixé par le gouvernement et créant de bonnes conditions pour développer les exportations. Selon H.Hafed, on enregistrait fin 2015 quelque 246 projets portés par des entités publiques et privées dans le secteur pharmaceutique, dont 183 dédiés à la production de médicaments.
Cette hausse des activités s’inscrit dans un contexte plus vaste de développement du secteur et la production nationale de médicaments satisfait désormais 60% de la demande algérienne, contre 45% en 2015. Si la valeur des importations a augmenté, passant de 1,87 milliard de dollars (1,67 milliard d’euros) en 2015 à 2 milliards de dollars (1,79 milliard d’euros) l’an dernier, le volume de celles-ci a chuté de 12,3% – conséquence de la croissance de la production locale et de la dépréciation de la monnaie nationale.
Opportunités d’investissement
L’expansion du secteur pharmaceutique algérien – un marché dont la valeur a grimpé de 22% en 2016 pour atteindre 3,3 milliards d’euros et qui est désormais le deuxième marché du continent après l’Afrique du Sud – a suscité l’intérêt de nombreux investisseurs, pour qui le pays constitue une destination d’investissement attrayante et une base intéressante pour exporter vers les autres nations africaines.
La croissance du secteur a été portée en partie par des politiques publiques telles que l’interdiction d’importer des médicaments qui pourraient être produits en Algérie et la création du Laboratoire National de Contrôle des Produits Pharmaceutiques.
L’amélioration des conditions de vie qu’ont connue de nombreux Algériens ces dernières années s’est traduite par une transition sanitaire et un recul des maladies transmissibles face à une hausse des maladies liées au mode de vie qui nécessitent des traitements plus coûteux et des investissements plus poussés dans le secteur.
Marché de 40 millions de consommateurs, l’Algérie a vu sa demande de médicaments afficher une croissance à deux chiffres ces dernières années, du fait du nombre grandissant de patients qui ont besoin de ces produits – notamment des enfants et des personnes âgées – et d’un système de couverture universelle de santé qui garantit un large marché pour ces produits.
(*) Ce document a été publié sur le site web d’Oxford Business Group en date du 29 juin 2017.