En marge d’une visite de courtoisie effectuée chez des opérateurs mobiles privés activant en Algérie, la Ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (MPTIC), Mme Houda-Imane Faraoun, a prévenu que l’autorisation d’un quatrième opérateur de téléphonie mobile dans le pays serait tragique pour les usagers. « L’intégration d’un quatrième opérateur de la téléphonie mobile serait techniquement désavantageux et affligeant pour l’utilisateur. Le nombre d’opérateurs dans le monde a régressé, non seulement à cause de problèmes commerciaux et financiers, mais aussi, et surtout, à cause des problèmes techniques », a-t-elle déclaré selon certains titres de la presse nationale.
A travers cette affirmation, on peut supposer que Mme Faraoun parle d’une baisse mondiale du nombre d’opérateurs traditionnels, car les opérateurs mobiles virtuels MVNO sont aujourd’hui plus de 1000 dans le monde dont les deux tiers sont localisés en Europe, et avec des modèles économiques variés, SP MVNO (Service Provider), Full MVNO, etc. L’émergence des MVNO est à l’origine de la réussite de la stratégie économique de certains opérateurs traditionnels. Ce qui a poussé des géants des IT comme Google, Xiaomi, Alibaba, Lenovo, Foxconn et WhatsApp à rejoindre la liste des 1000. Google, le dernier arrivé dans ce marché, vise à investir dans la notoriété de sa marque et son savoir-faire pour tenter de donner de la valeur ajoutée aux services mobiles (médias, financiers et télécoms). L’explosion du nombre de MVNO a poussé des opérateurs traditionnels à réduire leurs investissements dans l’infrastructure réseau et ont préféré intégrer des MVNO dans leurs stratégies de déploiement. Voilà pourquoi le nombre de MNO est en baisse dans le monde. A la lumière de ces développements dans le monde, le secteur de la téléphonie mobile doit opter pour une politique de réglementation qui consolide la concurrence et non le contraire. Autoriser l’activité des MVNO est un moyen parmi d’autres. Et pas forcément un acteur étranger. Algérie Poste peut très bien utiliser la puissance de son réseau de distribution pour devenir un quatrième opérateur mobile avec la « casquette » de MVNO.