L’Algérie, comparativement à des pays de la région MENA, dépense deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats, démontrant une mauvaise gestion pour ne pas dire une corruption socialisée. Et l’Etat algérien continue de dépenser sans compter en lançant des projets non fiables économiquement à terme. Souvent pour des raisons de prestige. Tant qu’il y a la rente.
Depuis janvier 2015, la majorité des produits connaissent une hausse vertigineuse ayant un impact sur le pouvoir d’achat des Algériens. Selon l’Office national des statistiques (ONS), le rythme d’inflation annuel a été de 5,3% en septembre 2015 s’expliquant par une augmentation de plus de 6% de l’indice des prix à la consommation durant septembre 2015 par rapport au même mois de l’année 2014. Au sein de la structure (septembre 2015-septembre 2014), car chaque couche sociale a un mode de consommation différent selon son revenu, les produits agricoles frais connaissent une hausse de 8,3%, de 5,6% pour les produits agro-alimentaires, et 5,7% pour les produits manufacturés. Sans vision stratégique reposant sur l’illusion monétaire, les ondes de choc peuvent conduire à un taux d’inflation courant 2016 supérieur à 10%. Aussi, s’agissant d’un problème aussi complexe que celui de l’inflation, il me semble utile de préciser qu’une analyse objective doit tenir compte de la structure et des particularités de l’économie à laquelle ils sont appliqués, les aspects de structures de l’économie internationale, de l’économie interne résultant de l’option de la stratégie de développement économique, aux schémas de consommation générés en son sein pour des raisons historiques, d’influences socioculturelles et aux composantes des différentes forces sociales pour s’approprier une fraction du revenu national.
1.- Concernant l’indice global de l’inflation, il doit être régulièrement réactualisé car le besoin est historiquement daté, les besoins évoluant. Le taux d’inflation officiel est biaisé, devant l’éclater par produits selon le modèle de consommation par couches sociales (fonction de la stratification du revenu national) et de surcroît comprimé artificiellement par les subventions sinon il dépasserait les 10%. Car la perception de l’inflation est différente d’une personne qui perçoit 200 euros par mois de celle qui perçoit 10.000 euros n’ayant pas le même modèle de consommation. Un agrégat global comme le revenu national par tête d’habitant peut voiler d’importantes disparités entre les différentes couches sociales. Une analyse pertinente devrait lier le processus d’accumulation, la répartition du revenu et le modèle de consommation par couches sociale, devant déflater par le taux d’inflation réel pour déterminer le véritable pouvoir d’achat. Aussi, une interrogation s’impose : comment est-ce qu’un Algérien, qui vit au SNMG, (moins de 190 euros par mois, au cours officiel soit 6,2 euros par jour, et 4 euros/jour sur le marché parallèle alors que le kilo de viande est de plus de 10 euros, la majorité des fruits dépasse 2 euros le kilo, sans oublier les produits de première nécessité comme la pomme de terre, fait face aux dépenses incontournables : alimentation, transport, santé, éducation. La cellule familiale, paradoxalement, la crise du logement (même marmite, même charges) et les subventions et transferts sociaux mal ciblées et mal gérés qui ont atteint entre 2013/2014 environ 60 milliards de dollars soit 27/28% du PIB jouent temporairement et imparfaitement comme tampon social. L’inflation joue comme vecteur de redistribution et de concentration du revenu national au profit des revenus variables et pénalise les revenus fixes, plus de 7,5 millions en 2014 sur une population active de 12 millions vivant du salaire, certes pas du même niveau. Nous sommes dans un cercle vicieux : l’inflation accélère les revendications sociales pour une augmentation des salaires qui à leur tour en cas de non productivité accélère l’inflation. Comme la détérioration du pouvoir d’achat accroît soit l’endettement des ménages ou accélère la déthésaurisation des ménages notamment les couches moyennes qui se paupérisent en la mettant en circulation, leur épargne gonflant la masse monétaire en circulation, accélérant, en cas de rigidité de l’offre, le processus inflationniste. Lorsque l’Etat a les moyens financiers, l’importation de produits subventionnés joue comme tampon transitoire. Qu’en sera t-il avec l’éclatement de la cellule familiale et en cas de chute du cours des hydrocarbures ne pouvant plus subventionner, un couple avec deux enfants devant percevoir minimum entre 35.000 et 45.000 dinars/mois pour uniquement substituer et devant éviter un nivellement par le bas pour des rasions populistes suicidaires ? Or toute Nation ne peut distribuer que ce qu’elle a préalablement produite quitte à aller vers la dérive politique, sociale et économique. Quelles sont donc les raisons essentielles du retour à l’inflation en Algérie ? Bien que dialectiquement solidaires, je recense trois raisons essentielles du processus inflationniste en Algérie. Pour des solutions opérationnelles (voir étude réalisée sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul regroupant économistes, sociologues, démographes, pour le compte des pouvoirs publics -présidence de la République -entre 2008/2009 -11 volumes 1100 pages audit sur l’emploi et les salaires).
2.- Premièrement, l’inflation provient de la faiblesse de la production et de la productivité interne du fait que 97/98% des exportations sont le résultat des hydrocarbures à l’état brut et semi brut tenant compte des déchets d’hydrocarbures comptabilisés dans la rubrique exportation hors hydrocarbures. C’est que plus de 95% du tissu économique est constitué de PMI/PME organisées sur des structures familiales, ne possédant pas de management stratégique, ne pouvant pas faire face à la concurrence internationale. Les importations couvrent 70/75% des besoins des ménages et des entreprises dont le taux d’intégration ne dépasse pas 10/15%. On peut démontrer facilement que le taux de croissance officiel hors hydrocarbures de 5/6% a été permis pour 80% via la dépense publique et qu’il ne reste pour les entreprises véritablement autonomes créatrices de richesses, pouvant évoluer dans un environnement concurrentiel mondial, moins de 20% du produit intérieur brut. Nous avons évidemment la croissance démographique et le versement de salaires sans contreparties productives. La population était de 35,6 millions d’habitants au 1er janvier 2010 selon l’Office des statistiques et à plus de 39 au 1er janvier 2015. Le taux de chômage officiel, bien qu’ayant légèrement augmenté en 2014, estimé à 10%, le FMI l’extrapolant à plus de 11% en 2015, est biaisé incluant les sureffectifs des administrations, des entreprises publiques, les emplois dans la sphère informelle et les activités temporaires de moins de six mois, pour partie des emplois improductifs. Or, le taux d’emploi est fonction du taux de croissance et des structures des taux de productivité. Lors de sa récente visite au mois de février 2015 en Algérie le responsable du département Moyen Orient Afrique du Nord du FMI note que l’Algérie ne doit pas se berner d’illusion de ses réserves de change qu’elle peut épuiser au bout de 3/4 années en cas d’un cours inférieur à 70 dollars. Fonctionnant sur la base d’un baril de 120/130 dollars, l’Algérie doit faire plus pour diversifier son économie et sortir de sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. Car la vraie richesse ne peut apparaitre que dans le cadre de la transformation du stock de monnaie en stock de capital, et là est toute la problématique du développement. La non proportionnalité entre les dépenses monétaires et les impacts favorise l’inflation. Le taux de croissance qui aurait dépasser 10% entre 2004/2014 alors que la moyenne a été de 3% : mauvaise allocation des ressources, mauvaise gestion, corruption ? Selon un rapport pour la région MENA, l’Algérie pour des pays similaires dépense deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats, démontrant une mauvaise gestion pour ne pas dire une corruption socialisée. Et l’Etat algérien continue de dépenser sans compter en lançant des projets non fiables à terme économiquement souvent pour des raisons de prestige. Tant qu’il y a la rente. Mais l’Algérie peut-elle continuer dans cette voie suicidaire de subventions généralisées sans ciblage, de versements de salaires sans contreparties productives, des assainissement répétées des entreprises publiques avec des recapitalisations répétées des banques publiques contrôlant 80% du crédit global, malades de leurs clients souvent non bancables, au risque sans relèvement des taux d’intérêt d’une faillite du système bancaire freinant l’investissement ? Cette masse monétaire sans contreparties productives alimente le processus inflationniste.
3.-La deuxième raison du processus inflationniste, est à la fois la dévaluation rampante du dinar et la dominance de la rente des hydrocarbures. Pour le premier cas, 70-75% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées étant importés et la distorsion entre le taux de change officiel et celui sur le marché parallèle, les vendeurs s’alignant souvent sur le cours du marché parallèle. Créé en 1964, le dinar algérien était coté avec le franc jusqu’en 1973, un (1) dinar pour un (1) franc, et par rapport au dollar un (1) dollar pour 5 dinars. Depuis 1974, la valeur du dinar a été fixée suivant l’évolution d’un panier de 14 monnaies avec une dépréciation entre 1986-1990 de 4,82 à 12,191 (cours USD/DZD), suivie d’une seconde dépréciation, de l’ordre de 22% en 1991. Avec la cessation de paiements en 1994 et suite au rééchelonnement et aux conditionnalités imposées par le FMI, il y a eu une nouvelle dévaluation de plus de 40% par rapport au dollar américain suivie dès 1995-1996 d’une convertibilité commerciale de la monnaie algérienne. Comment expliquer que le 20 octobre 2015 qu’un euro se cote en Tunisie 2.21911, et 1.9557 un dollar, le dirham marocain 9,614 pour un dollar et 10.92057 un euro et pour l’Algérie 119.31805 un euro et 105,55 pour un dollar et sur le marché parallèle depuis le début d’octobre 2015 fluctuant entre 175/180 dinars pour un euro contre 140 dinars un euro avant la chute du cours des hydrocarbures depuis juin 2014, ayant assisté à un dérapage du dinar d’environ 25/30% depuis une année. Cela a des incidences sur le coût des matières premières, des équipements et des biens de consommation importés avec le risque d’une inflation à deux chiffres fin 2016, en cas de baisse du cours des hydrocarbures, l’Etat ne pouvant plus continuer à subventionner. Car, il existe en Algérie depuis des décennies des distorsions entre le taux de change officiel du dinar et celui sur le marché parallèle. Le square Port Saïd à Alger, certaines places à l’Est et à l’Ouest sont considérées comme des banques parallèles à ciel ouvert fonctionnant comme une bourse où le cours évolue de jour en jour selon l’offre et la demande et les cotations au niveau mondial du dollar et de l’euro. Ce marché noir joue comme assouplisseur à un contrôle des changes trop rigide. Ce dérapage du dinar officiel voile l’importance du déficit budgétaire, donc l’efficacité de la dépense publique et gonfle le fonds de régulation des recettes. Par ailleurs, comme souligné précédemment, souvent, excepté les produits soutenus par l’Etat qui connaissent également une augmentation des prix en cas du dérapage du dinar, dans la pratique des affaires, pour les produits libres, l’on s’aligne sur le cours du marché parallèle amplifiant le processus inflationniste. Pour le second cas, après plus de 50 années d’indépendance politique, l’essence de la valeur du dinar algérien repose sur la rente des hydrocarbures. On peut établir un coefficient de corrélation entre la cotation du dinar, le niveau des réserves de change provenant des hydrocarbures et l’évolution des recettes des hydrocarbures pour un taux d’environ 70%, 30% étant dues aux phénomènes spéculatifs et aux sections hors hydrocarbures bien que limitées. Avec une diminution des réserves de change inférieur à 20/30 milliards de dollars, pouvant tendre vers zéro horizon 2018 au rythme de la dépense publique actuelle, la cotation du dinar s’établirait entre 200/250 dinars un euro au cours officiel et plus de 300 dinars un euro sur le marché parallèle. Dès lors les mesures du Ministère des fiances de vouloir intégrer l’argent de la sphère informelle au sein de la sphère réelle avec cette distorsion risque d’avoir un impact limité pour ne pas dire nul. Ces mesures ponctuelles sans vision stratégique souvent édictées pour freiner principalement les importations suite à l’importante augmentation des salaires ont des répercussions négatives tant pour les opérateurs que sur le pouvoir d’achat des citoyens. C’est que pour se prémunir contre l’inflation, et donc la détérioration du dinar algérien, l’Algérien ne place pas seulement ses actifs dans le foncier, l’immobilier ou l’or, mais une partie de l’épargne est placée dans les devises. De nombreux Algériens profitent en effet de la crise de l’immobilier, notamment en Espagne, pour acquérir appartements et villas dans la péninsule ibérique, en France et certains aux USA et en Amérique latine sans compter les paradis fiscaux. C’est un choix de sécurité dans un pays où l’évolution des prix pétroliers est décisive. Face à l’incertitude politique, et la psychose créée par les scandales financiers, beaucoup de responsables vendent leurs biens pour acheter des biens à l’étranger. Egalement beaucoup de ménages se mettent dans la perspective d’une chute des revenus pétroliers, et vu les fluctuations erratiques des cours d’or, à la baisse depuis l’année 2O13, achètent les devises sur le marché informel.( voir étude du professeur Abderrahmane Mebtoul « Essence de la sphère informelle au Maghreb et comment l’intégrer à la sphère réelle » Institut Français des Relations Internationales – IFRI- (Paris- Bruxelles décembre 2013–60 pages).
4.-La troisième raison du processus inflationniste est la dominance de la sphère informelle produit des dysfonctionnements des appareils de l’Etat, en fait à la nature du système rentier qui bloque, malgré des discours généreux, l’émergence d’entreprises productives, expliquant d’ailleurs la marginalisation du savoir et des compétences. Cette sphère informelle en Algérie contrôle 65/70% des segments de produits de première nécessité auxquels plus de 70% des ménages consacrent presque l’intégralité de leurs revenus (marché fruits et légumes, poisson, viande rouge et blanche, textile et cuir) et sans compter les factures de plus en plus élevées de l’eau et de l’électricité qui absorbent une fraction importante du revenu des ménages pauvres et moyens accroissant leur endettement. Elle contrôle 40/50% de la masse monétaire en circulation avec une importante intermédiation financière informelle mais avec des taux d’usure accroissant l’endettement des ménages qui s’adressent à cette sphère. L’importance de cette masse monétaire captée, favorise une concentration du revenu au niveau de cette sphère avec des tendances monopolistiques et souvent oligopolistiques (quelques offreurs pour une multitude de demandeurs) et alimente, la demande au niveau du marché parallèle de la devise et l’évasion fiscale. Les transferts illégaux au moyen de surfacturation par le canal de vases communicants (rapatriements) permettent paradoxalement d’accroitre l’offre et d’éviter un dérapage plus accentué du dinar sur le marché parallèle qui forcerait les autorités à dévaluer fortement le dinar officiel, accentuant la pression inflationniste. Le constat en Algérie est l’absence d’une véritable concurrence (gel du conseil national de la concurrence dépendant d’un simple ministre du commerce alors qu’il devrait être une institution indépendante). Nous assistons à des tendances monopolistiques faisant que les circuits entre le producteur et le consommateur (les grossistes informels) ont tendance à se rallonger, la marge commerciale pouvant représenter 2 à 3 fois le prix de production (surtout dans le domaine agricole), ce qui ne peut que décourager le producteur immédiat et l’orienter vers des activités spéculatives. Ainsi, la politique d’encadrement des prix s’avère d’une efficacité limitée, sinon il faudrait des milliers de contrôleurs qui ne changeraient d’ailleurs pas le problème dans la mesure où le contrôle des prix repose sur le détaillant qui ne fait souvent que répercuter ces surcoûts de distribution.
5.-Quelle conclusion ? Sans une nouvelle gouvernance, la maitrise de la dépense publique, un retour à la croissance supposant une visions stratégique reposant sur les véritables producteurs de richesses qui sont les entreprises publiques ou privées sans distinction, et son fondement l’économie de la connaissance, avec la pression démographique, la baisse des recettes de Sonatrach qui engendre une dévaluation du dinar, le retour à l’inflation semble inévitable avec des incidences à la fois socio-économiques et politiques. Cela aura des incidences négatives tant sur le taux d’intérêt bancaire qui devra être relevé, si l’on veut éviter la faillite des banques, que sur le pouvoir d’achat des Algériens notamment les plus vulnérables. Le risque est le frein à l’investissement productif, une spirale inflationniste, selon le cercle vicieux -revendications sociales, augmentation des salaires sans corrélation avec la productivité, inflation et revendications sociales. Avec l’inquiétude vis-à-vis de l’avenir, l’absence de morale et la faiblesse de la gouvernance tant centrale que locale, avec ce retour accéléré de l’inflation, qui contribue à une concentration du revenu au profit d’une minorité rentière, la majorité des Algériens veulent tous et immédiatement leur part de rente, quitte à conduire l’Algérie au suicide collectif. Le processus inflationniste que l’on comprime artificiellement par des subventions pour calmer le front social montre forcément ses limites du fait de l’absence de vision stratégique ne s’attaquant aux fondamentaux renvoyant au manque de cohérence et de visibilité de la politique socio économique pour préparer l’après hydrocarbures. Or l’épuisement des hydrocarbures traditionnels est au maximum à horizon 2030 au moment où la population algérienne tendra vers 50 millions d’âmes. Invoquer les réserves de change estimées en fortes baisses qui clôtureront certainement à un montant inférieur à 140 milliards de dollars fin 2015 contre plus de 192 milliards de dollars en janvier 2014 comme signe de la bonne santé économique est illusoire car ne provenant pas du travail et de l’intelligence à l’instar de la Chine. C’est une richesse virtuelle provenant des hydrocarbures dont la facilité est de les placer pour 83% à l’étranger, en partie en bons de trésor américains et en obligations européennes alors qu’il s’agit de les transformer en richesses réelles. Force est de constater que depuis 1986, l’Algérie est dans une interminable transition n’étant ni une économie étatisée, ni une véritable économie de marché concurrentielle, dans le cadre de l’interdépendance mondiale à l’instar des pays émergents, expliquant le peu d’efficacité tant de la régulation politique, sociale et économique. Aussi l’évolution du taux d’inflation en Algérie ne peut être comprise sans le relier au système de gouvernance et à la dominance de la rente qui est fluctuante et dont la valeur, ne répond pas à des décisions internes mais largement influencée par les mutations énergétiques mondiales. Ceux qui donnent des leçons de nationalisme doivent savoir qu’à l’avenir l’amélioration du pouvoir d’achat et le véritable nationalisme des Algériens, quelque soit le niveau de responsabilité, se mesurera par leur contribution à la valeur ajoutée interne grâce au retour à au dialogue productif et à la confiance sans laquelle aucun développement n’est possible, condition de la mobilisation de toutes les algériennes et les algériens sans exclusive.
(*) Dr Abderrahmane MEBTOUL, Professeur des Universités, expert international