Une femme présentée comme l’épouse du djihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar a été arrêtée en Libye alors qu’elle se rendait dans la ville de Derna pour accoucher, ont annoncé les autorités de l’est de la Libye.
Selon le département anti-terrorisme de l’Est de la Libye, il s’agit de la Tunisienne Asma Kadoussi. Elle a dit que son mari était vivant et qu’il habitait dans le sud de la Libye. Elle a donné naissance à une fille il y a six semaines, a indiqué lundi à Reuters un porte-parole du département, Sami al Matrih.
Mokhtar Belmokhtar, chef du groupe Al Mourabitoune, a été donné pour mort à de nombreuses reprises avant de refaire surface pour préparer des attentats ou des enlèvements. Il a notamment été à l’origine de la prise d’otages sur le site gazier de Tiguentourine à In Amenas en Algérie, qui a fait 40 morts parmi le personnel début 2013.
En juin 2015, il a été visé par une frappe aérienne américaine à Ajdabiya dans l’est de la Libye, mais son groupe a ensuite annoncé qu’il avait survécu. Le département anti-terrorisme de l’Est de la Libye indique qu’Asma Kadoussi voyageait avec une compatriote, Afa Hadji et que les deux femmes avaient été hébergées à Derna par un membre d’Al Qaïda du nom de Djibril al Abd.
Elles ont été interpellées sur une route au sud de Derna sur un renseignement donné par le personnel de l’hôpital de Derna qui signalait qu’une femme étrangère s’était présentée sans son mari pour accoucher, précise le communiqué.
Selon les premières investigations, les deux femmes ont été dans les « camps terroristes » avec Belmokhtar dans la région de l’oasis de Djoufra, dans le centre de la Libye. C’est lui qui a envoyé les deux femmes à Derna pour la naissance, indique le communiqué. Les autorités ont diffusé des photos de cartes d’identité tunisiennes et de faux passeports libyens qui, indiquent-elles, étaient en possession des deux femmes.
Derna est traditionnellement un bastion des islamistes libyens. L’Etat islamique a pris le contrôle de la ville en 2014 avant d’en être chassé par d’autres islamistes notamment.
Agé d’une quarantaine d’année, Mokhtar Belmokhtar a combattu en Afghanistan dans les années 80 avant de rejoindre le Groupe islamique armé (GIA) dans les années 90. Il a ensuite participé à la fondation du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) devenu par la suite Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Reuters