Le marché noir des devises en Algérie continue de défier toutes les prévisions, avec une augmentation spectaculaire des taux de change du dollar et de l’euro face au dinar algérien. Cette flambée est particulièrement visible à la célèbre place Port-Saïd, située au cœur de la capitale.
Vendredi, le prix de 100 euros a atteint un niveau inédit, se négociant à 26 000 dinars pour la vente et 25 800 dinars pour l’achat. Le dollar américain suit une tendance similaire, avec une valeur de 24 700 dinars à la vente et 24 500 dinars à l’achat.
Après une légère accalmie au début d’octobre et un nouveau recul en novembre, l’euro affiche une fois de plus des niveaux particulièrement élevés. Cette identification, marquée par des pics records fin septembre suivis d’une baisse soudaine en octobre, démontre la difficulté d’anticiper l’évolution des devises sur ce marché.
Le retour de la hausse en décembre confirme que ces fluctuations ne sont pas prêtes de s’apaiser, alimentées par des facteurs complexes et soutenues par une demande de plus en plus forte.
Une régulation qui ne freine pas le marché noir
Cette récente hausse intervient dans un contexte de renforcement des restrictions par les autorités. En effet, la Banque d’Algérie a mis en place un dispositif limitant le montant maximal de devises étrangères pouvant être emportées par les voyageurs, résidents ou non, à 7 500 euros par an.
Cependant, ces mesures n’ont visiblement pas eu l’effet estimé sur le marché noir, qui reste un point de référence pour de nombreux Algériens en quête de devises pour leurs voyages ou autres besoins.
La persistance de ce marché parallèle illustre les défis auxquels fait face l’économie algérienne, notamment en matière de régulation et de disponibilité des devises. Cette situation met également en lumière la nécessité de réformes structurelles pour réduire la dépendance au marché noir et instaurer une meilleure transparence dans les échanges.
Alors que les autorités tentent de contrôler la situation, le fossé entre le marché officiel et le marché informel continue de se creuser, amplifiant les pressions sur le dinar algérien.
N.N