Dans son allocution aujourd’hui à l’ouverture du la Conférence nationale sur le commerce extérieur, le Premier ministre algérien a annoncé que les importations seront assurées à l’avenir par « une classe d’importateurs et d’exportateurs professionnels » constituée en fonction des produits importés, par branches et par pays de provenance des marchandises.
Dans son allocution à l’ouverture du la Conférence nationale sur le commerce extérieur, qui se tient lundi et mardi au Palais des nations à Alger, le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, a déploré le chaos observé dans les importations algériennes, qui connaissent des fraudes, des manipulations des registres de commerce, des surfacturations, des cas de non-conformité des produits importés…
« Nous devrions focaliser nos importations sur des produits susceptibles d’encourager l’investissement national et non pas uniquement sur les importations destinées à la consommation », a déclaré le Premier ministre, précisant que même les importations à visée consommatrice doivent être contrôlées en termes de qualité, de quantité et d’intérêts : « Nous n’avons pas besoin d’importer excessivement des pétards », a ironisé Abdelmalek Sellal, mettant en exergue les produits inutiles et dangereux importés engloutissant des sommes colossales, par des commerçants improvisés.
Le Premier ministre a annoncé que l’Etat, en réaction à cette situation, est en train « de mettre en place une loi de finances complémentaire (…) pour maîtriser le commerce extérieur en proie à l’anarchie, tout en respectant les accords d’échange régionaux et internationaux ratifiés par l’Algérie ».
Professionnalisme
Les importations, qui ont régressé de 11,5% en janvier-février 2015 par rapport à la même période de 2014, seront assurées désormais par « une classe d’importateurs et d’exportateurs professionnels », a annoncé Abdelmalek Sellal, soulignant que cette classe sera constituée en fonction des produits importés, par branches et par pays de provenance des marchandises.
Pour rationaliser « coûte que coûte » les importations, selon les termes du Premier ministre, l’Algérie va exiger la soumission des importateurs à une licence régissant leur activité. La loi de finances complémentaire en préparation accompagnera ce processus de rationalisation des importations algériennes, qui ont atteint en 2014 58,33 mds de dollars (2015), dont 18,87% couvrent juste les biens de consommation alimentaire.
Abdelmalek Sellal souhaite voir les importations des produits de consommation se réduire pour encourager la consommation des produits locaux. A ce titre, l’Etat va lancer le crédit à « la consommation nationale qui entrera en vigueur prochainement », a-t-il promis.