Le dispositif sécuritaire est plus remarquable en ce vendredi de marche qui coïncide avec le 8 mars, fête internationale de la femme. A l’est de la capitale le dispositif de la gendarmerie est maintenu, à hauteur de Dar El Beida.
Quelques kilomètres plus loin, au barrage jouxtant le nouveau stade de Baraki, point nodal donnant également sur El Harrach, des hommes en uniformes verts sont en alerte et scrutent le flux de véhicules. Des jeunes à motos ou à pieds portent des foulard aux couleurs du drapeau national, et marchent en direction de la capitale.
Plus loin, à Bir Mourad Rais, la foule se fait plus dense, et les voies menant vers la présidence de la république, à El Mouradia littéralement bouclées, camions et hommes en bleu font barrage. Les citoyens sont au rendez vous. Qui à pieds, qui empruntant des bus et qui en deux roues en voitures, mettent le cap sur Alger centre. Des femmes en jeans, en hidjab, fleurs à la main ont le sourire aux lèvres mais foulent le pavé d’un pied décidé. L’ambiance et joyeuse.
A quelques mètres de la colonne Voirol, plus précisément au carrefour donnant simultanément sur le siège du Palais d’El Mouradia à l’est sur celui de l’ambassade US, à l’ouest, et sous haute surveillance. Le cordon policier est dissuasif. Plus bas, à l’avenue Souidani Boudjema, le siège du Front des forces socialistes FFS connaît une certaine effervescence. Le portail grand ouvert, des hommes adoptent une attitude attentiste alors qu’hommes et femmes venant d’Hydra amorcent déjà leur descente vers l’avenue Franklin Roosevelt. Des jeunes femmes, des hommes et même des familles avec bébés, au chaud dans leurs poussettes, communiquent une allure enjouée et partent à l’assaut de l’épicentre : Alger. Aux boulevard des Martyrs, le fief de l’ENTV et de l’ENRS, est soigneusement quadrillé par la police. A l’embouchure d’El Madania, une vraie marrée humaine s’ébranle pour s’engouffrer quelques kilomètres plus bas dans les étroites rues donnant sur la Salle Harcha, dominant la place du 1er mai. Tel un torrent gonflé par l’orage, la foule porte dans Alger, la voix du peuple.