Les assureurs pensent que le potentiel en Algérie varie entre 2 milliards et 4 milliards de dollars.
Après une attente de plusieurs mois, le secteur des assurances est désormais prêt à effectuer l’annonce officielle de la création d’une société pour gérer la formule de tiers payant, et ce sous le pilotage de la Compagnie centrale de réassurance (CCR).
« Il y aura bientôt un évènement important dans le domaine des assurances pour donner des détails sur cette nouvelle société qui sera créée en collaboration avec des Libanais», nous a indiqué une source proche du dossier.
Grâce à cette formule, les compagnies d’assurance économiques publiques et privées vont bientôt proposer la formule du tiers payant dans le domaine du remboursement des frais de santé à l’instar de ce qui est pratiqué par la CNAS (Caisse nationale des assurances sociales). En sachant que les remboursements de la CNAS sont à hauteur de 80%, les huit compagnies d’assurance de personnes sur le marché voudraient non seulement compenser les 20% restants mais elles pourraient même aller jusqu’à 50% à terme.
D’un simple projet, la formule a évolué rapidement et il ne reste plus qu’à annoncer la création de la société car tous les détails sont réglés, a souligné notre source.
En plus des médicaments, le processus consiste, selon ses explications, à donner une carte pour les assurés qui contractent une police d’assurance spécifique à ce produit, afin de se faire soigner dans n’importe quelle clinique privée conventionnée.
Les compagnies publiques d’assurances de personnes ont visité d’autres pays que le Liban pour s’inspirer des méthodes du tiers payant. Les compagnies allemandes ont alors été visitées tout comme les compagnies françaises dont Macif, compagnie française partenaire du projet à travers la compagnie Amana qui est une filiale commune avec la Société nationale d’assurance (SAA). Il y a aussi la filiale de la Compagnie d’assurance des transports CAAT, qui est partenaire à travers sa filiale d’assurance des personnes, TALA assurances.
Les cadres de ces compagnies publiques qui se sont déplacés l’année dernière dans ces pays ont pu avoir des précisions sur la formule du tiers payant et connaître la formule pratiquée dans ce domaine. L’objectif étant de parvenir à adopter le même système que celui pratiqué par la CNAS actuellement. A terme, cette dernière aura de moins en moins de frais à rembourser car ils seront pris en charge en partie par l’assurance économique qui intéresse aussi les compagnies d’assurance privées algériennes à l’instar de Macir vie, filiale de la CIAR.
Actuellement, l’assurance des personnes représente 10% du marché des assurances mais dans les pays développés, elle constitue plus de 50% du marché. Les assureurs pensent que le potentiel en Algérie varie entre 2 milliards et 4 milliards de dollars soit plus que le volume global du secteur des assurances qui dépasse à peine 1 milliard de dollars par an. Les assureurs ajoutent qu’une offre variée de produits apportera les réponses aux nouveaux besoins du marché des assurances de personnes notamment en matière de santé.
Le premier responsable à avoir révélé l’existence de ce projet de création d’une société pour gérer la formule de tiers payant était le PDG de CAARAMA Assurance, Ammar Meslouh, et ce dès l’année dernière.