Le Parti des travailleurs (PT) retire ses députés de l’Assemblée populaire nationale (APN). La décision a été prise hier, par son bureau politique et annoncée aujourd’hui par un communiqué.
« Le bureau politique du parti des travailleurs a décidé hier mardi 26 mars, la démission du groupe parlementaire du parti de l’APN », lit-on dans le communiqué.
Le parti justifie sa démarche par la nécessité d’aller vers une Assemblée constituante et d’écouter la voix du peuple qui réclame le départ de tout le système.
Sur un autre registre, le PT s’oppose à la proposition du chef de l’Etat-major de l’ANP, Ahmed Gaid Salah relative à l’application de l’article 102 de la Constitution pour mettre fin à la crise politique qui secoue le pays depuis plus d’un mois. Le PT évoque « une immixtion dangereuse du militaire », dans le politique et une démarche porteuse de tous les dangers.
« La déclaration du chef d’Etat-major diffusée hier à partir d’Ouargla apparait comme dirigée contre la volonté de l’écrasante majorité du peuple de chasser un système corrompu et décomposé et disposer d’elle-même. C’est une immixtion dangereuse du militaire dans le politique », indique le communiqué.
Il ajoute : « l’application de l’article 102 implique le maintien du gouvernement actuel et les deux chambres du parlement dont l’écrasante majorité du peuple réclame le départ car non légitimes. Elle vise donc le sauvetage du système et sa continuité. Et l’application de l’article 102 est porteuse de tous les risques pour la nation, pour sa souveraineté et son intégrité ouvrant la voie aux ingérences étrangères tant rejetées par les millions de manifestants ».
Dans son document, le PT indique la « constitutionnalisation de ce qui s’apparente à un coup de force, constituerait une dérive sans précédent qui menacerait les fondements mêmes de l’Etat et la sécurité nationale, une menace contre la paix recouvrée ».
Pour la formation de Louiza Hanoune, l’écrasante majorité du peuple a donné un contenu démocratique, économique et social au changement de système et de régime en place auquel elle aspire. « Du point de vue de la démocratie cela signifie soit la démission ou le départ du président de la république à la fin de son mandat. Cela signifie le départ de toutes les institutions au service de ce système à commencer par le parlement et le gouvernement afin que le peuple exerce sa pleine souveraineté », estime la même source.
Pour le parti des travailleurs, la seule issue positive, à même de préserver la nation du chaos réside dans le respect de la volonté de la majorité du peuple d’exercer sa pleine souveraineté. « Pour le PT, la voie du salut passe par la convocation de l’assemblée constituante nationale souveraine ».