Plus que jamais, les Algériens ont réclamé ce vendredi 27 décembre 2019, « Dawla Madania Machi Aâskaria », (un régime civil et non militaire).
Le 45e vendredi du Hirak a coïncidé avec l’anniversaire de l’assassinat de l’architecte de la révolution, Abane Ramdane liquidé le 26 décembre 1957, à Tétouan, au Maroc. C’est lui qui a introduit, au cours du Congrès de la Soummam, le principe de «la primauté du politique sur le militaire ». Commémorer cet événement historique ne pouvait donc se faire sans faire le lien avec la revendication phare du Hirak: éloigner les militaires de la scène politique nationale.
Des milliers de portraits
Des milliers de portraits du combattant assassiné ont sillonné les principales rues et boulevards à Alger aujourd’hui. De la Place du premier mai, de la Casbah, de Bab El Oued ou de la rue Didouche Mourad, les manifestants hostiles au régime ont marché avec le même mot d’ordre, « Un régime civil » !
« Allah Akbar Abane Ramdane »
La totalité des slogans ou presque évoquaient Abane Ramdane. « Abane a laissé un testament, c’est l’installation d’un régime civil », « Abane Ramdane paix à ton âme », « Allah Akbar Abane Ramdane », et d’autre slogans et chants ont été scandés à Alger.
Portrait du défunt Abane entre les mains, « Dawla Madania » à haute voix et des larmes aux yeux, c’est ainsi que plusieurs citoyens ont exprimé leur émotion.
«Chengriha tire sur nous !»
« Les généraux à la poubelle », « y en a marre des généraux » sont d’autres slogans
répétés aussi. Le nom du nouveau Chef de l’Etat-major a été cité dans l’un des nouveaux chants du Hirak mais sans qu’il soit attaqué. « Y a Chengriha tiri aâlina », ( Chengriha tire sur nous ), ont crié les manifestants. Une façon d’exprimer la détermination des Hirakistes qui ont été nombreux au rendez vous.
Ahmed Gaid Salah, décédé lundi 23 décembre, est le militaire qui a été le plus ciblé pendant plusieurs mois par le soulèvement populaire. Aujourd’hui il a disparu des pancartes et des banderoles et son nom n’a pas été cité dans aucun des slogans à Alger. Par contre, la manière avec laquelle sont enterrement s’est déroulé à été critiquée.