La commémoration du 22 février 2019, cette semaine et le week-end prochain peut-elle déclencher un premier tournant politique avec une ouverture du pouvoir vers le Hirak ?
Une rencontre nationale de plusieurs dizaines d’associations, collectifs , coordinations, issues du mouvement populaire ou proche de lui va se tenir le jeudi 20 février 2020 si elle n’est pas empêchée par les autorités.
Les sept composantes différentes qui travaillent depuis plusieurs semaines sur cet événement sont parvenues à un accord sur le texte d’un manifeste que la rencontre devrait adopter et qui trace le cadre historique du soulèvement pacifique du 22 février 2019.
Une conférence de presse est prévue ce dimanche matin pour annoncer la tenue de cette rencontre et ses objectifs. Les organisateurs de cette rencontre proviennent pour partie de la société civile liée à la déclaration du 15 juin dernier, et pour une autre partie des corporations qui se sont organisées durant les derniers mois (étudiants, universitaires, journalistes) et des hirakistes des wilayas du pays et de la diaspora présente dans cette démarche avec la diversité de ses mouvements.
Les partis politiques ne seraient pas associés à la rencontre à ce stade du processus qui visent à rassembler l’ensemble des acteurs qui ne reconnaissent pas le coup de force électoral du 12 décembre 2019 et qui ne renoncent pas à une solution politique qui redonne la souveraineté au peuple.
La rencontre nationale qui se veut comme une première étape dans la coordination du mouvement populaire né le 22 février 2019 doit se tenir à la salle Harcha à Alger le jeudi 20 février prochain.
Si cette événement politique significatif arrive à se tenir il pourrait constituer un premier tournant politique dans la crise que connaît le pays . La commémoration ce week-end d’une année de ce soulèvement pacifique des Algériens est un test majeur du rapport de force plus de deux mois après l’arrivée de Abdelmadjid Tebboune à la présidence de la république, présentée comme la clé d’un retour à la normal, qui ne survient toujours pas.
De grandes mobilisations sont annoncées dans le pays à l’occasion de l’an un du Hirak. Un premier échantillon à taille réelle sera visible aujourd’hui à Kherrata, lieu de la première marche populaire contre la candidature pour un 5e mandat de Abdelaziz Bouteflika.
La population y organise une marche nationale, et la ville était déjà assaillie de centaines visiteurs de l’ensemble du pays. La tenue d’une rencontre national d’acteurs du Hirak, devrait permettre d’adopter un texte fondateur, un manifeste, qui scelle l’identité politique et le rôle historique de ce mouvement dans l’Histoire du pays. Il sera peut-être aussi le point de départ d’une nouvelle dynamique du Hirak qui permettra de traduire plus concrètement ses revendications politiques pour le changement dans les prochains mois.
Samy Injar