La filière avicole se trouve à un tournant décisif, visant à réguler le marché et à faire face à la récente flambée des prix qui a vu le kilogramme de poulet dépasser les 500 DA. Cette situation a contraint de nombreux consommateurs à se tourner vers des produits importés, notamment du poulet congelé en provenance du Brésil.
Dans ce contexte, la Fédération nationale des éleveurs de volaille a pris l’initiative de proposer des changements significatifs au ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Il s’agit d’une modification de l’arrêté ministériel conjoint n°1416 du 2 juillet 1995, modifié et complété par l’arrêté n°1422 du 26 mai 2001, qui régit la mise en consommation des volailles abattues et éviscérées.
Les propositions, qui ont déjà reçu une approbation préliminaire du ministre de l’Agriculture, prévoient deux changements principaux : la réduction de la durée d’élevage des poulets de 7 à 5 semaines minimum, et l’abaissement du poids minimum autorisé pour la consommation à 1,4 kg. Ces mesures visent à réduire les coûts de production, particulièrement pour les petits éleveurs, tout en améliorant la santé et le bien-être des volailles.
Ces changements pourraient avoir des répercussions positives sur l’ensemble de la filière. Ils permettraient de diminuer les problèmes sanitaires dans les exploitations avicoles, de réduire la mortalité des volailles et de limiter l’utilisation d’antibiotiques. De plus, ces modifications devraient améliorer les critères de production, notamment en termes de densité et d’indice de consommation, tout en optimisant la gestion des ressources et en réduisant le gaspillage alimentaire.
Un autre avantage potentiel serait l’augmentation du nombre de cycles d’élevage, qui pourrait passer à 7 par an. Cela pourrait entraîner une hausse significative de la production de viande blanche, contribuant ainsi à réduire la dépendance du pays aux importations.
« La balle est dans le camp du ministère du Commerce »
Ali Benchaïba, président de la Fédération nationale des éleveurs de volaille, a confirmé que la proposition a reçu un accueil favorable du ministère de l’Agriculture. Cependant, il souligne que la mise en œuvre de ces mesures dépend également de l’approbation du ministère du Commerce. « Nous attendons maintenant la décision du ministère du Commerce », a-t-il déclaré, indiquant que la balle est désormais dans le camp de ce ministère.
Si ces réformes sont adoptées, elles pourraient avoir un impact considérable sur le marché de la volaille en Algérie. Les consommateurs pourraient bénéficier d’un accès à des produits plus abordables, tandis que l’industrie avicole locale serait soutenue dans ses efforts pour augmenter sa production et sa compétitivité. La décision finale concernant ces propositions est attendue dans les prochains jours.