Une semaine après le début du mois Ramadhan, le constat que fait un téléspectateur des chaînes de télévisions algériennes, publiques et privées, est que la tendance des productions cette année est à l’anachronisme et le voyage dans le temps pour les séries comiques et à la violence pour les caméras cachés ainsi que les feuilletons dramatiques.
Le grand succès de la superproduction, Achour El Acher, de Djaâfar Gacem les deux dernières années sur Echourouk TV, a vraisemblablement poussé les chaînes de télévision à investir dans le même genre de séries comiques. On verra donc cette année des avatars comme, Biban Dzair sur Dzair TV, Antar Weld Cheddad sur l’EPTV, ainsi que Bougrones et la sitcom El Kabila sur Echourouk TV.
Sauf que l’absence du grand Salah Aougrout (Achour El Acher) cette année, a fait de ces quatre productions, des pétards mouillés. Anachronisme, uchronie, voyage dans le temps, monarchie ou tribu perdue dans une époque ancienne, en arabe classique mélangé avec l’arabe algérien, forment les thématiques de ces productions largement critiquées sur leur fond sur les réseaux sociaux. Des scénarios similaires à celui de Achour El Acher dans la forme mais pas dans le fond, ont précisé plusieurs observateurs du secteur ces derniers jours.
Déplorée unanimement sur les espaces d’expressions par les téléspectateurs, la deuxième grande tendance reste la violence et la provocation dans les caméras cachées. La plupart des chaînes de télévision, même celles qui s’érigent en des chaînes d’information, proposent ce genre de programmes. La chaîne d’information Ennahar Tv, diffuse au moins trois programmes différents de caméra cachée : Asse Darek Ya M’barek, El Habs et Rana Hkamnak Sport. Les participants à ces productions sont violement piégés. Chose qui les poussent à perdre leur self-control et finissent par agresser physiquement les animateurs de la chaîne. Des caméras cachées non moins violentes sont diffusées notamment sur Echourouk Tv, El Bilad Tv et Dzair Tv. Les programmes sont intitulés respectivement, Dar Etteksar, Redou Balkoum et Tafrat Fik. Ils ont eu, eux aussi, leur lot de critiques sur les réseaux sociaux. À cet effet, plusieurs spécialistes du domaine ont fortement mis en garde les téléspectateurs contre la violence diffusée sur les écrans de télévision.
Enfin l’invité traditionnel des productions algériennes a été présent. Le feuilleton dramatique puisque c’est de lui qu’il s’agit a tenu ses promesses. Dans cette catégorie de programmes, on enregistrera deux productions remarquables, la seconde itération d’El Khawa, saluée l’année dernière, sur la chaîne de télévision privée El Djazairia One et le feuilleton Nar El Berda sur la chaîne publique. Leurs scénarios tournent au tour de phénomènes sociaux d’actualité et d’histoires sentimentales dramatiques.
Loin de l’ancestral sketch « chorba » le téléspectateur aura ce ramadhan le choix entre le suspense des feuilletons et l’ « ignominie » que sont devenu les caméras cachées.