Le continent africain a réglé son horloge de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange africain (Zlecaf). Un potentiel économique et commercial contribuera à la création des emplois et réduire la pauvreté dans le continent une fois tous les protocoles seront mis en place et les accords ratifiés.
En marge de la conférence sur la politique foncière en Afrique, le Dr Stephen Karingi, directeur de l’intégration régionale et du commerce à la Commission économique pour l’Afrique ( ECA ) a déclaré que « si l’Accord de libre-échange africain ( Zlecaf ) est mis en œuvre pleinement, la valeur des échanges commerciaux et les investissements dans le continent pourrait atteindre 200 milliards de dollars d’ici 2045. Une valeur qui sera tirée, selon Dr Stephen Karingi, par la production dans le secteur l’agro-industrie.
D’ailleurs, il a souligné que pour la réalisation de cet objectif, notamment dans la production agroalimentaire, « les différents pays auront besoin d’un foncier dédié à la production agricole et à la production agro-industrielle ».
Il a précisé que « la réalisation des investissements en infrastructures en termes de routes, de voies ferrées, l’expansion de la capacité portuaire et des installations de stockage et l’amélioration du transport aérien pour déplacer les produits agricoles nécessite forcément un nombre important de terres ». Ajoutant qu’il « n’y aura pas de Zlecaf sans une bonne réglementation foncière ».
Des règlementations complexes
Pour sa part, Tsotetsi Makong, Chef de la division de renforcement des capacités et de l’assistance technique au Secrétariat de la Zlecaf, il a indiqué que l’Afrique souffre « des lois complexes, parfois inexistantes, et des interférences interminables entre les institutions. Cela fait que les investissements sont très longs et parfois n’encourage pas les investisseurs ».
Il a estimé que c’est dans ce contexte « les normes et les protocoles mis en place dans le cadre de la Zlecaf sont là pour franchir ces obstacles réglementaires, que ce soit commerciaux, politiques ou environnementaux ».
La question de protection de l’environnement est de mise également dans les investissements qui touchent au foncier. Tsotetsi Makong a exhorté les pays à mettre en place des lois qui qui assurent la protection de l’environnement, étant que la mise en œuvre de la Zlecaf comprendrait forcément une industrialisation massive ».
D’autre part, Eileen Wakesho, experte en justice foncière et ressources naturelles, mis en garde les régulateurs sur la protection des propriétaires des terres et leur droit à des indemnisations équitables.
Elle a appelé, dans le même contexte, à la transparence dans les transactions foncières à grande échelle. Mais aussi sur les consentements préalables des propriétaires et la façon dont des contrats d’investissements affectent la vie des gens. Eileen Wakesho a déclaré que « nous ne devons pas seulement nous concentrer sur la rapidité dans la mise en œuvre de la Zlecaf, mais nous devons également examiner la qualité et la manière dont cela affecte les gens ».