Les manifestations hebdomadaires du vendredi sont de retour en Algérie. Par centaines de milliers, les algériens sont sortis dans la rue pour exprimer leur rejet du système.
A Alger, Dès la fin de la prière du vendredi, une foule immense de manifestants s’est rassemblée devant la mosquée Errahma, à la rue Khelifa Boukhalfa, pour rejoindre la rue Didouche Mourad, lieu de départ habituel des marches vers la Grande Poste.
Un cordon sécuritaire a été déployé le long de la rue Victor Hugo, créant ainsi un premier épisode de tension entre les manifestants et les éléments de la police anti-émeutes.
Cela a duré 15 minutes, pour que la situation se débloque et que la police permette aux manifestants de rejoindre la rue Didouche Mourad, en scandant les slogan de « Dawla Madania Machi Askarya » (Etat civil et non militaire), « Istiklal » (indépendance) ou encore « Tebboune illégitime, désigné par l’armée, pas de légitimité. le peuple s’est libéré pour un Etat civile ».
Au même moment, une autre foule de manifestants est partie de Belouizdad en traversant la rue Hassiba Benbouali en direction de la Grande Poste. Le troisième groupe de manifestants, encore plus important en nombre, est parti des quartiers de Bab El Oued.
Rencontré parmi les manifestants, et interrogé par la rédaction de Maghreb Emergent, l’avocat Mustapha Bouchachi a dénoncé la répression subie par les étudiants et les citoyens lors de la marche ayant eu lieu mardi dernier, ainsi que la fermeture des rues par la police qui empêche les citoyens d’entrer à la capitale, mais aussi les interpellations quotidiennes, dont ont été victimes des dizaines de militants et de citoyens.
Refus et rejet du régime
Les slogans et les pancartes brandies par les manifestant lors du 16ème vendredi du Hirak en disaient long sur l’état d’exaspération générale qui règne dans le pays. Les algériens ont clairement affiché leur rejet de toute initiative du pouvoir en place, à l’instar du dernier remaniement ministériel, ainsi que la confirmation de Salah Goudjil comme président du Conseil de la Nation, à l’âge de 91 ans.
Carton rouge : le port de masque non respecté par la majorité
Néanmoins, et malgré les nombreux appels et la campagne de sensibilisation en faveur du port des masques pendant les marches, menée en fin de semaine par des étudiants et citoyens sur les réseaux sociaux, nous avons constaté, à Alger, que cette mesure contre la propagation de la Covid-19, n’a pas été respectée par tout le monde, notamment en ce qui concerne la catégorie des jeunes.