La wilaya de Bouira, est comptée parmi les wilayas du pays les plus productives de l’huile d’olive, s’apprête à mettre en valeur ses capacités productives, mais surtout à s’aligner sur les standards internationaux, notamment en matière d’exportation du produit local vers l’étranger.
Toutefois, estiment les initiés, beaucoup reste encore à faire, en dépit des potentialités avérées que recèle la région. Il y a de cela quelques années déjà, avec l’apparition de certains producteurs reconvertis dans l’exportation, à l’image de l’oléifacteur Saoudi propriétaire de l’entreprise Ithri Olive de M’Chedallah, qui s’est investi dans la conservation et l’exportation du produit local vers plusieurs pays d’Europe notamment. Mais, depuis, presque rien n’a été vraiment fait pour accompagner de telles initiatives. C’est dans cette optique même, et non sans l’établissement de partenariats avec les services publics et certains organismes internationaux, qu’une coopérative professionnelle pour la valorisation de l’huile d’olive locale, regroupant oléiculteurs et oléifacteurs, a été créée au niveau de cette wilaya, mais sans que les résultats suivent. Le traitement de l’olive demeure le même, et la filière d’exportation de l’huile préparée dans des conditions qui laissent souvent à désirer, ont empêché la labellisation des produits de la région, pourtant connues pour leurs vertus exceptionnelles. Selon les services de la DSA, assurant le suivi de l’évolution de la filière et l’encadrement de la mise en œuvre des différents programmes mis en pratique, cette coopérative a pour mission de créer un cadre de partenariat local et par là assurer un contrôle accru du processus de production de l’huile, partant de la cueillette jusqu’à la phase finale qui est la transformation au niveau des huileries. Actuellement, rien de tout cela. Chacun fait comme bon lui semble, nous confirment des agriculteurs qui accusent les oléifacteurs d’être à l’origine de tous les blocages dont souffre la filière. Selon nos interlocuteurs, «il y a absence de volonté, d’abord auprès des responsables locaux qui préfèrent se faire entourer de petits affairistes qui ne voient dans la filière qu’un filon en or ». De ce fait, il est plutôt recommandé de mettre en œuvre une nouvelle stratégie de développement de la filière qui se traduira notamment par l’amélioration du processus de production dans le sens de son alignement sur les standards internationaux. Une idée qui ne manque pas d’encourager les professionnels qui parlent déjà d’un objectif de labellisation du produit local. Un objectif qui n’est pas pour autant loin à atteindre, si ce n’est «l’absence d’imagination et le laisser-aller des responsables compétents». En effet, la superficie réservée à l’oléiculture dans la wilaya de Bouira, connaît une extension fulgurante ces dernières années, avec pas moins de 37.309 hectares, dont 26.694 en production, représentent un taux d’occupation de plus de 75% de l’assiette arboricole et de 10% de la superficie agricole utile (SAU) de la wilaya. Assistée par un nombre de 210 huileries, dont 42 sont traditionnelles, 81 couper presses modernes, et 88 presses modernes dans les régions oléicoles. Ainsi, la commercialisation et particulièrement l’exportation, se trouve facilitée par la valeur nutritive et incontestable de l’huile produite localement. Car, celle-ci est très appréciée pour le très faible taux d’acidité qu’elle contient et qui est habituellement de 0,1%. Un taux qui, toutefois, risque de s’élever si les conditions de production et de conservation appropriées ne sont pas prises en compte. Un écueil que les oléiculteurs et autres oléifacteurs de la wilaya de Bouira comptent contourner en développant un circuit de production bâti sur le partenariat.