Comme il fallait s’y attendre, la ville de Bouira a connu ce vendredi une déferlante jamais égalée de manifestants.
« Nous sommes des Amazighs et non des gens nuisibles comme vous l’êtes », « l’ennemi de l’Algérie est celui qui sème la discorde au sein du peuple », « le peuple et l’identité une ligne rouge », et « Non au faux dialogue », avaient-ils inscrits sur leurs pancartes. L’immense foule, au fur et à mesure qu’elle empruntait l’itinéraire de la place des martyrs, tenu à marquer, carré après carré, une halte devant le siège de la mouhafadaha du FLN qui se trouve sur leur parcours pour accuser ce parti d’avoir « déshonoré le pays ». « FLN a bradé le pays ! », « FLN à la poubelle ! ». L’immense vague humaine s’est rendue au boulevard Colonel Amirouche en continuant de scander d’autres slogans, de « Non à l’incitation à la haine ! » « pas de régionalisme, nous sommes frères ! ».
D’autres manifestants, en s’adressant à des journalistes venus couvrir l’événement ont affirmé que « la maturité de notre peuple a dépassé tous les clivages ethniques. Nous portons la baraka de nos martyrs. Dans ce cas, il est vraiment vain de jouer sur cette fibre bien que sensible, mais contre laquelle nous sommes immunisés ».
Ce vendredi, la grande manifestation à pris plus de temps qu’auparavant, et a duré près de trois heures pour sillonner les grands axes de la ville. En somme, la détermination des manifestants d’occuper la rue et de manière pacifique, était tellement forte et omniprésente pour ce 18ème vendredi que les menaces formulées n’ont pas pu empêcher cette déferlante humaine avide de libertés et de bien-être, de s’affirmer et de se consolider.