Les traditionnels défilés et manifestations des travailleurs à l’occasion de la fête du 1er mai ont donné lieu au Maroc à une démonstration de force des syndicalistes, alors qu »‘en Tunisie le ton était en deçà de ce qui était attendu par les travailleurs. En Mauritanie, l’accent est mis sur l’interdiction du travail forcé.
Chef de file de la »protesta » contre le gouvernement, l’Union marocaine du Travail (UMT) a appelé lundi à Casablanca, le gouvernement à mettre en place une réelle politique sociale dans le but d’améliorer les conditions de vie et de travail de la classe ouvrière. Le SG de l’UMT El Miloudi Moukharik a mis en garde contre les choix prônés par le gouvernement qui creusent l’écart entre « la classe ouvrière et la classe des riches », ajoutant que cette politique débouchera sur de fortes tensions sociales.
De son côté la Confédération Démocratique du Travail (CDT) a prôné le dialogue social institutionnalisé pour rendre justice à la classe ouvrière en se penchant sur ses revendications sociales, économiques et professionnelles.
Dans son meeting célébrant la fête du travail sous le thème « La voie de l’unité syndicale vers la réalisation des revendications et la préservation des acquis », le secrétaire général adjoint de la CDT, Abdelkader Zaer a souligné que pour le syndicat le dialogue social ne prendra son cours normal qu’à travers les résultats, la contractualisation, l’exécution de tous les engagements précédents et la création d’emploi convenable et stable, tout en réduisant les écarts sociaux et en renforçant le service public comme étant un moteur de développement.
Quant à la Fédération démocratique du travail (FDT), elle a appelé le gouvernement à faire preuve de ses bonnes intentions à travers la mise en application de tous les engagements contenus dans l’accord du 26 avril 2011.
La CDT célèbre la fête du travail cette année en s’arrêtant sur « le bilan négatif du gouvernement précédent notamment les décisions injustes ayant impacté les droits et acquis tels que l’absence d’un dialogue social négocié, les prélèvements sur les salaires des grévistes, le gèle des salaires, et l’annulation des subventions de la caisse de compensation des produits de consommation de base ».
En Tunisie, les manifestations se sont déroulées à Tunis.
Dans son discours du 1er mai, Noureddine Taboubi a appelé les Tunisiens à consommer les produits locaux. Le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), qui parlait aux travailleurs réunis à la place Mohamed Ali, à Tunis, près du siège de la centrale syndicale, a appelé à soutenir l’industrie tunisienne qui traverse, en ce moment, une grave crise, par l’achat de produits 100% locaux.
Le SG de l’UGTT a, par ailleurs, appelé le gouvernement Chahed a contrôler les importations anarchiques, la contrebande et le commerce parallèle qui ne cessent de prendre de l’ampleur en Tunisie et de menacer l’industrie nationale et le secteur formel.
Il a aussi appelé le gouvernement à prendre en considération les revendications des chômeurs, qui réclament emplois et projets de développement dans leurs régions, longtemps oubliés par les gouvernements successifs depuis l’indépendance en 1956.
Par ailleurs, à Nouakchott, la ministre mauritanienne de la Fonction publique, du Travail et de la Modernisation de l’Administration, Comba Ba, a souligné les chantiers importants mis en œuvre durant l’année écoulée dans les domaines de l’emploi, de la protection sociale et de l’amélioration des conditions de travail.
Au menu de ces chantiers, figure la mise en place d’un projet de lutte contre le travail forcé, a indiqué la ministre dans un discours à l’occasion de la fête du 1er mai célébrée à Nouakchott.
Elle a expliqué que ce projet permettra de mettre fin à toutes les pratiques assimilables au travail forcé et plus spécialement ses manifestations qui résultent des séquelles de l’esclavage.
Les chantiers en question comprennent également la mise en place et l’exécution d’un projet de lutte contre le travail des enfants qui est destiné à immuniser les générations futures contre les dangers qui découlent de cet »abominable fléau du sous-développement. »