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Maghreb

30 ans après l’assassinat d’Ali Mécili: vers la saisine de la cour européenne des droits de l’homme

Par Saïd Djaafer
avril 9, 2017
30 ans après l’assassinat d’Ali Mécili: vers la saisine de la cour européenne des droits de l’homme

 

Le 30è anniversaire de l’assassinat d’Ali Mécili, militant et dirigeant du FFS, a été marqué par une cérémonie organisée dimanche au cimetière du Père Lachaise à Paris. La famille qui rejette l’impunité et la raison d’Etat a annoncé qu’elle allait saisir la Cour européenne des droits de l’homme.

 

Plus de 150 personnes étaient présentes autour d’Annie Mécili au cimetière du Père Lachaise à Paris pour rendre hommage au militant assassiné et pour dire leur refus de la raison d’Etat au nom de laquelle le gouvernement français a exfiltré en procédure «d’urgence absolu » l’assassin qui était entre les mains de la police.

Hocine Aït Ahmed, décédé le 23 décembre 2015, n’était pas là, mais sa famille, ses proches et des militants du FFS ont une nouvelle fois marquée par une cérémonie d’hommage à celui qui a été assassiné à l’entrée de l’immeuble où il habitait, le 7 avril 1987.

 Annie Mécili avait publié il y a quelques jours un communiqué où elle soulignait que trente ans après  l’assassinat, «de l’expulsion en Algérie de l’assassin présumé par Charles Pasqua et Robert Pandraud en juin 1987 à l’ordonnance de non-lieu de novembre 2014, confirmée par la Cour d’appel de Paris et par la Cour de cassation, la Raison d’Etat n’a cessé de s’affirmer et la justice ne s’est pas accomplie en France. Reste la Cour européenne des droits de l’homme que nous allons saisir. ».

 Cette saisine de la Cour européenne des droits de l’homme a été confirmée au cours de la cérémonie marquée par une vive émotion avec des prises de paroles des membres de la famille et des compagnons de route du défunt.  La veuve du militant assassiné avait déjà souligné dans un entretien publié par Libre Algérie sa volonté de saisir la Cour européenne des droits de l’homme.

«Nous entendons utiliser toutes les voies de droit pour que soient condamnées les autorités françaises – judiciaires et étatiques – qui, par leurs défaillances, ont violé les dispositions de la convention européenne des droits de l’homme. Nous ne pouvons accepter que soit ainsi consacrée l’impunité des crimes politiques. »  

 Près de 50 personnes ont pris part dans la soirée à un diner commémoratif organisé par le Front des forces socialistes dans le 18e arrondissement de Paris. Ce trentième anniversaire de l’assassinat d’Ali Mécili a été marqué également par une réédition de l’ouvrage-témoignage de Hocine Ait-Ahmed, L’affaire Mécili, publié pour la première fois en 1989, puis réédité en 2007.  Réimprimé par les éditions La Découverte, le livre devrait être incessamment être mis en librairie.