Le président de l’AOPCE (Association pour la Protection et l’Orientation du Consommateur et son Environnement), Mustapha Zebdi, a révélé ce vendredi 24 avril, premier jour du mois sacré du Ramadan, que 52% des ménages algériens ont vu leurs dépenses alimentaires augmenter depuis le début de la période de confinement.
« Nos services ont effectué un sondage sur un panel de 1500 ménages qui a révélé des résultats surprenants, auxquels nous ne nous attendions pas. Ils entament donc le Ramadan 2020 avec un budget pas très confortable et un pouvoir d’achat quelque peu bousculé par les contraintes du Covid-19», a-t-il déclaré à Maghreb Emergent.
Les auteurs du sondage expliquent cette tendance pour l’achat d’une grande quantité de produits alimentaires durant les premiers jours du confinement de crainte d’une pénurie sur le marché.
Par ailleurs, M. Zebdi a réagi au sujet de la hausse des prix constatée aujourd’hui dans plusieurs plateformes et marchés de gros des produits maraîchers, en qualifiant cette inflation de « conjoncturelle » et « fluctuante ». « Nos services ont fait remonter des prix plus ou moins identiques dans pas mal de régions du pays. L’inflation constatée sur place varie entre 10% et 20%, et concerne certains produits plus que d’autres, comme les courgettes ou les tomates « , a-t-il expliqué.
Interrogé sur la nature de cette hausse, le président de l’APOCE a argué qu’un certains nombre de spéculateurs peu scrupuleux, continuent de sévir en substituant leur loi à celle de l’offre et la demande.
« Nous aurions aimé, compte tenu des circonstances actuelle, qu’il y ait davantage de stabilité quant aux prix des fruits et légumes par exemple. Mais force est de constater que la situation s’est légèrement améliorée par rapport à l’année précédente», a-t-il poursuivi. Mais en parallèle, Zebdi déplore le comportement « irresponsable » de certains consommateurs, qui se lancent dans des achats de masse ayant pour effet de favoriser la rareté des produits et par extension l’envolée des prix.
S’agissant du marché des viandes, l’APOCE se félicite de la disponibilité ainsi que du niveau de production national, atteint durant cette saison, sur la filière de la volaille et des viandes blanches.
« Nous sommes plutôt satisfaits des résultats enregistrés à ce niveau car cela a eu une incidence directe sur les prix pratiqués par les vendeurs. »
Notons enfin que les prix de la viande rouge (bovine) restent tout de même assez élevés et oscillent entre 900DA et 1200DA, selon l’origine et la qualité, ce qui a pour effet de relancer le débat sur la disponibilité et l’approvisionnement de ce produit, caractérisé par une forte demande pendant le Ramadan. Le ministre du Commerce, Kamel Rezig, a d’ailleurs annoncé aujourd’hui (sur son compte Facebook), qu’il allait, dès la fin de la pandémie, remettre en marche son projet de relocalisation de la production, en favorisant le transport des viandes produites dans le sud du pays vers les régions nord, afin de casser la tendance haussière des prix et provoquer une déflation durable.