Sur la place Maurice Audin, au centre d’Alger, les quelques dizaines de manifestants ont dû faire face à un cordon de policiers plus nombreux qu’eux. Plusieurs d’entre eux ont été interpellés.
Militants associatifs, militants de partis, journalistes ou simples citoyens, des dizaines de manifestants se sont rassemblés aujourd’hui vers 10 heures sur la rue Didouche Mourad, au centre-ville d’Alger, pour exprimer leur opposition à un quatrième mandat du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika. L’appel à ce rassemblement a été lancé par le « Collectif anti-Bouteflika 4 ».
« Quinze ans barakat (ça suffit) », « Bouteflika, dégage ! », ont scandé ces manifestants face à un cordon de policiers plus nombreux qu’eux. « Je suis venue de Bouira par train et à la sortie de la gare, deux fourgons de policiers attendaient déjà les militants », témoigne Cherifa Kheddar, la présidente de l’association Djzaïrouna des victimes du terrorisme : « Les organisateurs du rassemblement, le collectif contre le 4e mandat de Bouteflika, nous avaient conseillé de venir individuellement pour ne pas être embarqués immédiatement. »
Parmi la foule se retrouvaient des militants associatifs et des militants des droits de l’homme habitués à donner de la voix pour dénoncer les dérives du régime. « Je suis venu ce matin, tout d’abord, en raison de l’engagement de mon association (dans cette action, NDLR) et parce que je suis convaincu que ce 4e mandat c’est du n’importe quoi », affirme Djallal, 26 ans, membre de Rassemblement Action Jeunesse (RAJ) qui se dit prêt à signer de ses dix doigts son adhésion au collectif anti-Bouteflika 4.
« On est pas contre Bouteflika mais on n’en veut plus »
Au milieu des militants associatifs et politiques, de « simples citoyens », comme ils se définissent, se sont déplacés pour exprimer leur opposition à la candidature du chef de l’Etat à un quatrième mandat présidentiel. « Je suis venue d’Aïn Taya (22 km à l’est d’Alger, NDRL) pour dire que je ne suis pas d’accord », déclare une Algérienne d’une quarantaine d’années. « Ce n’est pas que je sois contre Bouteflika mais je n’en veux plus », ajoute-t-elle.
Quelques mètres plus loin, M. Idir, 25 ans, est rentré de Bejaïa (Kabylie) à Alger plus tôt qu’habituellement pour assister au rassemblement. « Le Président n’est pas en bonne santé pour diriger l’Algérie mais le problème c’est : où est la Constitution », affirme ce pharmacien qui se dit « marxiste » et qui boycottera l’élection présidentielle du 17 avril prochain. « On ne peut pas voter en Algérie car il n’y a pas de vote transparent », tranche-t-il.
Des manifestations contre la candidature du président Bouteflika à un quatrième mandat ont également eu lieu à Bouira et Constantine.