Pendant que des pays enregistrent des performances de plus en plus remarquables en matière d’utilisation du digital dans le développement politico-économique et dans de la vie quotidienne des citoyens, l’Algérie ne semble pas y faire beaucoup de progrès. Cela ne réjouit pas les observateurs ! Pourquoi continuer à financer les projets IT si le résultat le plus tangible consiste à informer l’opinion publique du nombre des cartes SIM commercialisées par les opérateurs ou du taux d’avancement des projets rendus insignifiants par les avancées rapides de la technologie ?
Existe-t-il aujourd’hui, en Algérie, un concept de l’entreprise numérique ? Est-il possible d’établir le taux de numérisation d’un pays ? Existe-t-il une activité économique à l’intérieur des données numériques que transportent les opérateurs des télécommunications du pays ? Certes, les domaines des ressources humaines et des recettes fiscales créent des liens entre les télécommunications et l’activité économique, mais ce n’est certainement pas la multiplication des utilisateurs des terminaux mobiles qui va illustrer l’existence ou non des prémices d’une économie numérique. Ces dernières ne peuvent aucunement être liées à l’usage des devices mobiles ou au nombre des profils algériens existants dans les réseaux sociaux. Le pays s’est doté des premiers réseaux 3G fonctionnels qui restent à compléter sur le plan contenu.
Beaucoup d’activités manquent pour éviter un échec imminent dans la numérisation du pays comme ce fut le cas dans le processus de l’informatisation de l’Algérie. Ce ne sont pas les réunions du cabinet du MPTIC qui vont alimenter les canaux des réseaux 3G par du contenu mobile « made in Algeria ». On nous amuse avec l’annonce du lancement des sites de commerce électronique totalement dépourvus des solutions de payement électronique légale et sécurisé et surtout en absence d’une signature électronique « made in Algeria ». On nous amuse aussi avec le lancement du permis de conduire à points avant la création des réseaux informatiques dont l’usage est utile dans la gestion en temps réel du solde des points des conducteurs des véhicules. Le désintéressement des entreprises algériennes de la mort de Windows XP, révélé la semaine dernière par le premier responsable de Microsoft Algérie, constitue également un indice de l’absence d’une politique de numérisation du pays. Demain, il faudra alors songer à garantir le financement d’un tel processus car les avancées technologiques rendront la numérisation du pays plus coûteuse pour ne pas dire ruineuse…