L’initiative Nabni entre bientôt dans sa quatrième année. Elle a réussi à changer le regard sur l’efficacité des politiques publiques, puis sur la prospective algérienne à l’horizon 2020. Mais encore ? Abdelkrim Boudraa, porte parole du réseau, vient faire un bilan d’étape sur Radio M ce mardi matin. Il y sera bien sûr question d’avenir.
De nombreux observateurs se réjouissaient depuis la dernière rentrée sociale, de l’émergence de thèmes nouveaux dans le discours officiel sur l’économie et la gouvernance. Un effet attribué au risque d’effondrement, plus rapide que prévu, de la rente énergétique algérienne dans les dix prochaines années. Le think-tank informel Nabni (Notre Algérie bâtie sur de nouvelles idées) a prévenu de ce risque. Il l’a fait à travers un rapport de prospective Algérie 2020 qui a, il y a un an, frappé les imaginations en montrant à travers plusieurs scénarios que le modèle actuel de redistribution « politique» de la rente a une « soutenabilité» beaucoup plus courte que ce qu’espèrent les décideurs.
La fameuse image du Titanic qui va droit vers l’Iceberg. Depuis, quelques lampes de plus se sont allumées, avec, durant l’année 2013, d’un côté la poursuite de la baisse des volumes d’hydrocarbures exportées et de l’autre la hausse des importations. Tant et si bien que le premier ministre Abdelmalek Sellal a jugé nécessaire d’associer Nabni à la dernière tripartite (octobre 2013), afin de bénéficier de son travail sur les chemins de l’économie algérienne et aussi de ses propositions de « chantiers de rupture ».
Les thématiques nouvelles du gouvernement paraissent pourtant déjà oubliées, depuis que le politique a repris le dessus à la fin de l’année 2013, avec l’approche de l’échéance présidentielle. La prétention de Abdelaziz Bouteflika, ou pour le moment, de son entourage peu découragé en cela, de briguer un quatrième mandat a fini d’étouffer dans l’œuf la promesse d’un débat de stratégie sur l’avenir de l’Algérie. Les enjeux risquent même de régresser dans les prochaines semaines vers une bataille de droit constitutionnel sur l’illégalité d’une telle candidature.
Nabni pour remettre du sens dans un paysage insensé
C’est pour ces raisons, entre autres, que la rédaction de Radio M a décidé de remettre un peu de sens dans ce paysage un peu insensé en invitant Abdelkrim Boudra, porte parole de Nabni, sur son antenne de l’invité du direct ce mardi matin à 10 heures. Il y sera bien sûr question de l’ensemble des chantiers de réflexion et d’initiative lancés par le réseau que l’on ne présente plus. Mais aussi de cette question clé : est-il possible d’entamer un bout de changement dans la vie des citoyens sans toucher à la question du pouvoir politique, de « la gouvernance » pour parler comme Nabni ? Les Nabniens ont majoritairement soutenu – en plein printemps arabe – qu’il existait des chantiers sectoriels sur lesquels l’action citoyenne pouvait avoir un impact positif, sans chamboulement politique. Exemple, l’évaluation des services publics par les utilisateurs.
C’était le temps des 100 propositions de Nabni. Combien ont-elles été suivies ? Peut on encore ne pas mettre le préalable d’un changement de gouvernance comme nécessité pour un début de rupture avec la rente ? Quelles sont les nouveaux challenges du réseau en 2014 ? Va-t-il interpeller la classe politique et comment, durant cette campagne présidentielle qui s’engage de manière si surréaliste ?
Abdelkrim Boudra est diplômé de sciences commerciales, chef d’entreprise, ancien président d’un autre think-tank, le Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (CARE), administrateur dans des entreprises privées, enseignant dans les filières du management et de la communication. Porte parole de l’initiative, il est l’un des principaux artisans de l’aventure de Nabni et le point d’équilibre algérois d’une force de proposition essaimée dans le monde et dans les secteurs d’activité en Algérie. L’invité du direct débute à 10 h sur Radio Maghreb M. Il est possible de la suivre en cliquant sur le bouton radio de la home page de Maghreb Emergent.