Abdelkrim Boudraa porte-parole de Nabni a estimé que le problème principal qui se dresse devant la mise en marche des réformes suggérées dans le nouveau modèle de croissance algérien, c’est « le comment ». « Il y a convergence sur les solutions à mettre en place. Mais comment ? On s’attendait à ce que le Gouvernement mette en place un plan d’action chiffré avec une responsabilisations des acteurs, le tout soumis à un calendrier. Cela n’a pas été le cas », a-t-il déploré aujourd’hui sur RadioM ajoutant que « le Gouvernement est incapable de coordonner un plan de réforme ambitieux et rapide ».
L’invité de l’émission « l’entretien », présent à la tripartite, a pointé du doigt l’incapacité des institutions actuelle à suivre le rythme effréné que des réformes ambitieuses et rapides imposent dans la conjoncture de crise actuelle. Il a plaidé pour la mise en place d’une « delivry unit » – une proposition récurrente du collectif Nabni – pour mener « le train » afin de faire sortir l’économie algérienne de l’ornière dans laquelle elle se débat. Sur ce point, il n’a pas manqué de rappeler l’hostilité du Gouvernement quant à ce genre d’entités, composée d’experts et d’acteurs indépendants, en disant que l’Algérie n’en a pas besoin. Or, selon lui, « dire que nous n’avons pas besoin de « délivry unit » , c’est dire que nous sommes capables de mener un plan de réforme, ce qui est faux ». Le contexte actuel de suscpision de corruption entourant de nombreux acteurs de l’éxécutif n’arrange rien à la capacité du gouvernement à engager des réformes. « le manque de légitimité politique, un problème de Gouvernance et des institutions affaiblies, ne font qu’ajouter des problèmes à la situation », et encore une fois, motivent la mise en place de « delivrery unit ».
Publier le document de la Task Force
Abdelkrim Boudraa, est également revenu sur le contenu de la présentation du nouveau modèle de croissance lors de cette tripartite du dimanche 05 juin. « Tous les participants à cette réunion étaient d’accord sur la nature du problème que vit l’économie algérienne ». En effet, selon lui, « la chute des prix du pétrole n’a pas provoqué la crise mais révélé la crise structurelle qui était déjà là ». Néanmoins, bien qu’il qualifie les annonces faites par le Gouvernement lors de la réunion tripartite de « positives », notamment les mesures annoncées par Abderrahmane Benkhalfa qui visent à restituer sa souveraineté au marché, à diversifier l’économie, à encourager les partenariats public-privé, etc.. « Benkhalfa a présenté une synthèse d’un document préparé par une task force. Cette synthèse contient des éléments très intéressants dont le rééquilibrage du PIB et l’amélioration de la fiscalité ordinaire à travers l’encouragement de l’investissement. Abdelkrim Boudraa a toutefois déploré que le document réalisé par la Task Force n’est pas encore était rendu public. Il est la propriété intellectuel des membres de la Task Force il doit être publié, ensuite, au Gouvernement de prendre les décisions qui s’imposent », a-t-il, indiqué. « Nous attendons que le document nous soit remis pour apporter notre nouvelle contribution au débat », a-t-il conclu.
Retraite, élargir l’assiette de cotisation
Concernant la réforme du système des retraites, le porte-parole de Nabni a indiqué que le Gouvernement veut adopter une politique d’urgence qui vise à sauver la CNR et non pas à régler structurellement le déficit de cette caisse. Or, a t’il ajouté, la part de l’informel dans l’économie algérienne étant ce qu’elle est, « il existe une problématique de l’élargissement de l’assiette des cotisations – sur laquelle Nabni s’est penché dans une publication parlant de « l’autre Iceberg », qui n’est pas clairement prise en charge dans l’approche du gouvernement » par la seule limite d’âge de départ à la retraite.
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