Au rythme de la consommation interne d’énergie, l’Algérie risque de ne pas honorer ses contrats gaziers à long terme. Pour y remédier, l’Algérie doit réduire sa consommation ou en introduisant de nouvelles ressources énergétiques comme le renouvelable, a préconisé l’expert en Energie, Abdelmadjid Attar.
« Si le programme du renouvelable n’est pas réalisé d’ici 2030, l’Algérie pourrait ne plus exporter de gaz », a alerté ce lundi l’ancien PDG de Sonatrach Abdelmadjid Attar sur les ondes de la chaine III de la radio nationale.
Selon les chiffres qu’il a avancés, l’Algérie produit en moyenne 83 milliards de m3 par an et on en consomme 40 milliards environ. Il explique cette consommation démesurée qui a augmenté de 300% depuis le début des années 2000 par le fait que l’électricité est produite à presque 100% à partir de gaz naturel. Pour M. Attar, l’énergie produite en Algérie est pratiquement consommée par les ménages et le transport à 70 %, l’industrie qui peut apporter une plus-value ne consomme que 15%.
Pour réduire cette surconsommation qui a augmenté pour les ménages mais pas dans l’industrie ou la pétrochimie, il préconise une augmentation graduelle des prix tout en prônant une subvention ciblée pour les couches sociales défavorisées ainsi que l’introduction d’un nouveau type d’énergie comme le renouvelable qui doit capter d’importants investissements dans la production, le transport ou la promotion de son usage.
L’Algérie, acteur clé en méditerranée
M. Attar considère que l’Algérie est classée comme un « petit » producteur de gaz pétrole comparativement à ces concurrents dans le monde. Mais sa position « extrêmement importante » en méditerranée la rend incontournable. « En matière de gaz, l’Algérie est un pays important dans le bassin méditerranéen. En face d’une Europe qui a besoin de gaz, ni la Russie, ni le Qatar pourront nous concurrencer pour la simple raison que nous avons trois gazoducs qui nous relient à ce marché surtout que le prix en gazoduc est moins cher que le GNL », a-t-il souligné.
Et d’insister sur les immenses réserves en gaz dont dispose l’Algérie. « On a beaucoup plus de gaz naturel dans notre sous-sol que de pétrole », a-t-il rappelé en citant les réserves de gaz de schiste dont dispose l’Algérie. « Nous 22 000 milliards de m3 de gaz naturel non conventionnel, techniquement récupérables, dans le sous-sol qu’il faudra bien exploiter », a précisé M. Attar qui note un net essor du gaz dans le panier énergétique mondial par rapport au pétrole pour des raisons environnementales et écologiques.