Le président du Mouvement de la société pour la Paix (MSP) Abderrezak Makri est l’artisan d’un repositionnement actif de son parti dans l’opposition après de longues années d’alliance présidentielle. Il viendra parler de l’avenir de la coordination du boycott et de l’après 17 avril.
La campagne électorale officielle a débuté. Mais les activités des opposants au vote animent autant la scène politique que celles des candidats à la présidentielle. Pourquoi ? Sans doute parce qu’elles posent la seule vraie question du moment, celle d’une élection qui n’en est pas une avec l’acceptation, inédite dans le monde, du conseil constitutionnel, d’un candidat absent et malade, promesse d’un vote sans enjeu. Difficile de faire des propositions économiques et de capter l’attention dans un tel contexte.
Appeler au boycott des urnes le 17 avril prochain parait donc plus payant politiquement pour l’opposition. Le meeting de la salle Harcha, le week-end dernier a permis de mesurer la popularité de cette forme d’opposition. Elle a été aussi l’occasion d’évaluer la cohésion d’une alliance idéologiquement hétéroclite contre le 4e mandat de Abdelaziz Bouteflika. L’exercice a fait beaucoup penser à une évolution tunisienne de la scène politique algérienne. C’est-à-dire, à l’émergence de convergence démocratique qui transcende l’origine des familles politiques. Un évènement dont la portée peut être bien plus ample si la dynamique du boycott se trouve de nouveaux chemins de croissance.
La coordination peut elle s’élargir encore ?
Un homme, du point de vue de tous les observateurs, a été un important artisan de cette convergence, Abderrezak Makri, le président du MSP. Connu pour avoir été d’abord dans la réserve ensuite dans l’opposition au cours « suiviste » de Abou Djerra Soltani vis à vis du pouvoir de Bouteflika, Makri est arrivé au bon moment à la tête de son parti. Au moment où un repositionnement politique s’imposait. L’enlisement du pouvoir dans cette option un peu insensée de faire réélire Abdelaziz Bouteflika, lui en a donné une belle opportunité. Le MSP est désormais aux côtés du RCD, la force politique la plus active en faveur de la délégitimation de l’élection du 17 avril.
Mais jusqu’où peut aller une telle démarche ? Elle est déjà menacée par les périls de toutes sortes de débordements. La coordination des boycotteurs peut elle encore s’élargir dans les jours qui viennent ? Le FFS, indéchiffrable et Ali Benflis peuvent la rejoindre face à l’évidence d’un scrutin joué d’avance ? Comment pense-t-elle aller vers une conférence nationale sur la transition démocratique ? Abderrezak Mokri évoquera ces questions et d’autres sur l’antenne de Radio M. Il est l’invité du direct de mardi, exceptionnellement à 14h30. Il sera entretenu par El Kadi Ihsane et Abdelkrim Ghezali. Radio M est accessible à partir de la page d’accueil www.maghrebemergent.info