Le marché immobilier en Algérie observe ces derniers temps une stagnation, en raison de la situation économique et politique du pays. La crise sanitaire de 2020, précédée par le bouleversement politique dû au déclenchement du Hirak en 2019, ont troublé un marché qui semblait bien se porter.
Les détenteurs de capitaux et les hommes d’affaires, trouvaient dans l’achat d’immobilier une sécurité et un refuge pour leurs fortunes. Mais la révolution du 22 février 2019 et ses répercutions sur la situation politique et économique du pays, a poussé ses hommes d’affaires à chercher un nouveau refuge pour leurs capitaux.
Ainsi, ils se sont tournés vers l’achat de biens immobiliers en dehors du territoire national, notamment en Turquie, en Espagne ou à les Emirats Arabes Unis, encouragés par la simplification des procédures administratives de ces pays.
Selon le président de la Fédération nationale des agences immobilières (FNAI), Noureddine Menasri, la Turquie est devenue la première destination des hommes d’affaires algériens. « Les prix d’un appartement de taille raisonnable – 80 mètres carrés – avec salle de gym, garage et piscine varie entre 800 millions et 1,2 milliard de centimes. Ce qui est un montant faible, surtout au vu des facilités administratives fournies par les autorités turques », a affirmé Menaser dans un entretien à la presse.
D’après le président de la FNAI, un grand nombre de propriétaires d’agences immobilières turques ont ouvert des filiales en Algérie, pour faciliter les procédures d’achat et de vente de biens immobiliers dans leur pays. « Mais au cours des six premiers mois de l’année en cours, cette activité a nettement diminuée en raison de la baisse des liquidités financières », a-t-il ajouté.
En plus de la Turquie, qui demeure la destination préférée des hommes d’affaires algériens, un bon nombre d’autres pays attirent les capitaux algériens. Il s’agit de la France, de l’Espagne et de Dubaï aux Émirats Arabes Unis. La Grèce a également connu une forte attirance de la part des hommes d’affaires et de commerçants algériens, souhaitant acquérir des biens immobiliers à l’étranger, selon le même responsable. Ceci, en raison de procédures administratives simples qu’offre ce pays, a affirmé le président de la FNAI, en ajoutant que par contre, « la demande n’a pas atteint le niveau de l’immobilier en Turquie à cause de la barrière de la langue ».
Mais selon Menasri, le processus d’acquisition des biens immobiliers de ces pays ait connu une baisse ces derniers mois, en raison du contrôle imposé par les autorités algériennes sur les transactions en devises, et l’implication de nombreux hommes d’affaires dans la contrebande des monnaies étrangères.