L’information s’est propagée comme une trainée de poudre parmi les voyageurs et relayée sur les réseaux sociaux. Au niveau de l’aéroport international, Houari Boumediene d’Alger, les douaniers procèdent à la saisie de nombreux produits sur les voyageurs, particulièrement ceux en provenance des pays du Golfe et de la Turquie.
Le procédé est somme toute ordinaire lorsqu’il s’agit de produits prohibés ou interdits d’importations. Une liste exhaustive est d’ailleurs établie, répertoriant tous les produits qui ne sont pas autorisés à être introduits sur le territoire algérien.
Sauf que, selon certaines sources, depuis quelques jours, on saisit à tour de bras, y compris les fromages, les chocolats, les téléphones, les vêtements et autres produits cosmétiques. « Ils enlèvent tout sans aucune explication », a témoigné un passager sous le sceau de l’anonymat. Habitué à ramener des chocolats à sa famille, il s’est vu confisquer ce « cadeau » dont il peine à trouver une explication. « Celui qui ramène avec lui quatre pantalons, on les lui confisque », dit-il.
A première vue, cette mesure cible les trabendistes, connus pour importer divers articles, notamment de la Turquie, du Dubai et de la France pour les écouler sur le marché noir algérien. Une pratique qui remonte à plusieurs années déjà, mais qui a connu un reflux avec le libéralisme des années 2000 avant de connaître un regain avec les restrictions imposées aux importations. Mais, curieusement, comme rapporté par certains sur les réseaux sociaux, on a saisi même de la…pomme à un passager.
Dès lors, de nombreux passagers s’interrogent sur cette pratique, d’autant qu’il n’existe aucune instruction spécifiant l’intensification des saisies et fixant les limites pour l’introduction de certains produits.
Alors tour de vis et lutte tous azimuts contre les trabendistes ou zèle de certains agents ? Dans un contexte où la compagnie nationale traverse une zone de turbulences marquée par le récent emprisonnement de nombreux cadres, où atterrissent les pontes du régime en quête d’emploi, toutes les pistes de lecture sont valables. Encore plus en l’absence de communication officielle et de transparence dans la gestion du pavillon national.