Le tribunal criminel d’Alger a rendu ce jeudi son verdict dans l’affaire de l’autoroute est-ouest. Des peines allant de 1 à 10 ans de prison ferme.
L’accusé principal dans l’affaire de l’autoroute est-ouest, Chani Medjdoub a écopé d’une peine de 10 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 3 millions de DA. Mohamed Khelladi a écopé de la même peine privative de liberté et une amende 3 millions de DA. De plus, le juge a ordonné la saisie des avoirs mobiliers et immobiliers pour les deux accusés. Le principal accusé dans l’affaire, Chani Medjdoub, a annoncé, rappelle-ton, qu’il entrera dans une grève de la faim quelque soit le verdict rendu.
Le tribunal criminel d’Alger a condamné par ailleurs Tadj Eddine Addou à 7 ans de prison et 3 millions de DA d’amende, tandis que Ferrachi Belkacem, Allab Lkheir et Bouchama Mohamed ont bénéficié de la relaxe. Les groupes étrangers ont été, quant à eux, condamnés à verser 5 millions DA d’amendes.
Des peines de prison d’une année à 20 ans ont été requises vendredi au terme des plaidoiries par le procureur général contre les mis en causes. Le ministère public avait demandé également dans son réquisitoire une amende de 5 millions de dinars contre chacune des sept entreprises étrangères, à savoir Citic Crcc Chine, Cojaal Japon, Pizarroti suisse, Caraventa Suisse, Isolux Corsan Espagne, SMI Canada et COBA Portugal.
Pour rappel, les mis en cause sont poursuivis pour les chefs d’inculpations de blanchiment d’argent et corruption notamment.
Les avocats de Chani Medjdoub, Mohamed Khelladi et Cojaal se pourvoiront en cassation
L’avocat de Chani Medjdoub, Me Belarif Tayeb a jugé la peine de 10 ans dont a écopé son client de lourde. Il estime que « c’est une condamnation qui n’est pas justifiée parce qu’aucune preuve n’a été apportée ». De son coté, Me Fatima Chenaif avocate du consortium japonais Cojaal a déclaré « les sociétés ont toutes été traitées de la même façon par le tribunal criminel qui a retenu tous les chefs d’inculpation qui ne tiennent pourtant pas ». Elle affirme que la défense du consortium japonais va se pourvoir en cassation et se défendra « jusqu’au bout ». « Quelle influence avait Cojaal qui était sous la coupe d’un directeur des programmes de l’ANA(Mohamed Khelladi, Ndlr) qui la terrorisait presque. Quel trafic d’influence (autre chef d’inculpation retenu contre le groupement japonais, Ndlr) elle pouvait exercer ? s’interroge-t-elle. Et d’ajouter sur le même ton d’interrogation : « Quels avantages elle a pu bénéficier, c’est elle (COJAAL) qui est encore créancière. Elle a même engagé des fonds propres pour terminer le projet. Cette sentence n’est pas logique », estime l’avocate. Le groupement japonais a été retenu coupable d’abus d’influence, corruption et d’avoir offert des cadeaux indus mais aussi d’avoir causé une préjudice financier au Trésor Public et à l’Agence nationale des Autoroutes (ANA). L’avocate revient sur l’autre chef d’accusation de « cadeaux indus » en l’occurrence la prise en charge par Cojaal des frais de soin du fils de Mohamed Khelladi. Me Chenaif affirme que Cojaal n’a fait qu’une recommandation à titre humanitaire pour qu’un enfant soit ausculté dans un hôpital, on le considère comme un cadeau ? Mais ils n’ont pas donné un yen ou un dollar, ils n’ont fait qu’une recommandation pour la simple raison que tous leurs employés sont assurés à l’hôpital américain ». l’avocate souline que les japonais sont présents en Algérie depuis 1964 « ils n’ont jamais eu un contentieux commercial…que dire du pénal ! Ce sont des gens sérieux », professe-telle.
Refusant de commenter le jugement du tribunal criminel près la Cour d’Alger, l’avocat de Mohamed Khelladi, Maitre Labbassi Mahmoud a indiqué qu’il se pourvoira en cassation.