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Affaire Ihsane El Kadi : la veille presse du 19 janvier 2023

Par Maghreb Émergent
janvier 20, 2023
Affaire Ihsane El Kadi : la veille presse du 19 janvier 2023

Dw (Deutsche Welle)

Répression des journalistes en Algérie
L’affaire El kadi Ihsane : Un exemple.
 Titre la radio allemande sur son site en langue arabe.
« EL KADI toujours en prison, ses médias fermés. Les journalistes voient dans cette répression un exemple pour toutes les voix critiques et celles qui appellent à de profondes réformes dans le pays, introduit DW.

Tin-Hinane, la fille du journaliste El Kadi Ihsane, « encore choquée profondément par l’arrestation de son père à minuit trente en sa présence », elle déclare à la Deutsche Welle:  » Cela fait trois ans qu’il est harcelé par les autorités et il a déjà été arrêté plus d’une fois, depuis deux ans environ, il n’a plus son passeport qu’on lui a retiré, il est bien connu dans les commissariats de police et à la direction générale de la sécurité intérieure où il a été arrêté et interrogé plusieurs fois de façon arbitraire. Sa vie quotidienne de journaliste était rythmée par les menaces et les intimidations, nous redoutions son arrestation à tout  moment ».

« Juste avant son arrestation », écrit plus loin DW sur son site, El-Kadi Ihsane avait écrit un article ou il évoquait la possibilité d’un second mandat du président « controversé Abdelmadjid Tebboune » et où il exprimait « des doutes face à la capacité du gouvernement à lutter contre la corruption ».

« Cette fois, les autorités ne se sont pas contentées d’arrêter le journaliste, elles ont aussi fermé les deux médias qu’il dirige ». « Nous ne nous attendions pas à la fermeture de nos locaux, pas de cette façon arbitraire et illégale, ils ont pris notre matériel, nous ne pouvons plus disposer de nos studios et de notre siège de rédaction, pourtant nous continuons à produire, atteste à DW, Yamina Baïr journaliste à Radio M, un des médias scellés.

« La situation en Algérie est en constante régression », souligne à son tour Said Salhi, à la radio allemande, précisant que le vice -président de la ligue algérienne des droits de l’Homme a été contraint de demander l’asile politique en Belgique. « Depuis le début des manifestations populaires pacifiques appelées, Hirak, pour la démocratie, les autorités ont persécuté toutes les voix et les médias libres, toutes. Insiste Said Salhi « pour venir à bout de ce mouvement », soutient-il au micro de DW.

« J’ai très peu d’espoir dans le changement, la presse meurt réellement et les sites d’informations qui donnent la parole aux voix du Hirak, à l’opposition sont soumis à la répression, la fermeture et aux poursuites judiciaires ». « L’Algérie est une prison à ciel ouvert pour les journalistes et les opposants au régime. » 

Le journaliste Aboubeker Khaled, à son tour, exhale sa peine sur DW et exprime son désespoir quant à l’amélioration de la situation. « J’espère que El Kadi Ihsane sortira de prison, je n’ai aucun espoir pour le reste, je pense que la répression va continuer longtemps », certifie le journaliste.

Les défenseurs des droits de l’Homme dénoncent « le silence international et l’absence de pressions de la part des pays européens sur le gouvernement algérien » affirme DW, à cause de ses besoins en gaz depuis la guerre en Ukraine. L’Algérie riche de ces énergies « est devenue un partenaire important pour ces pays » au détriment de la liberté d’expression, la grande perdante », Conclut DW. 

Twala Info

« Le mauvais état des lieux », est dressé par Twala Info. Le site d’information algérien dépeint une presse à l’agonie, des journalistes persécutés et un régime autoritaire, tyrannique qui ne supporte plus la contradiction. 

« Depuis l’accession au pouvoir de Abdelmadjid tebboune à la présidence en décembre 2019, de nombreux journalistes ont connu des déboires soit avec les services de sécurité ou avec  la justice, ce mauvais feuilleton n’est pas prêt de connaître son épilogue » prédit  Twala.

Le journal nous remet dans le contexte de l’arrestation de El Kadi Ihsane et la mise sous scellés de ses médias. Il a été « contraint d’assister, menottes aux poignets, au spectacle désolant  » déplore-t-il. « La veille, dans le silence de la nuit, il a été « cueilli » chez lui par des agents de la DGSI… C’est le dernier acte en date – il est à craindre qu’il ne soit pas l’ultime – d’un plan » affirme le journal… Celui de la mise au pas de la presse.

« Une opération visant à la faire renoncer à ses titres de noblesse acquis de haute lutte au fil des années ».  Témoigne le journaliste dans ses colonnes. La presse est sommée de s’aliéner, s’aligner ou disparaître, proclame Twala.  

Dans « l’Algérie nouvelle, aucune voix ne doit porter haut » décrète encore le journaliste qui assure  » ouverte ou sournoise,  une guerre est menée aux voix discordantes pour les réduire au silence » .
L’article explique comment des entreprises de presse ont été poussées à mettre la clef sous le paillasson,  comment  d’autres agonisent lentement et sans râle, car « depuis décembre 2019 il est interdit de râler ». S’insurge son auteur.

« Liberté euthanasié, El Watan asphyxié », Tawal fait la nécrologie des derniers médias libres algériens, des travers de l’Anep et sa manne publicitaire, « une agence pour l’entretien de la clientèle médiatique « d’où se sont nourris les bénéficiaires du  » fameux pack » du colonel Fawzi, écrit le journal. Le chef de la cellule média au Département de renseignements et de sécurité ordonnait les agréments pour la publication avec la publicité qui allait avec. « L’un des mécanismes par lequel Bouteflika a pollué la scène médiatique pour étouffer les voix dissonantes ».  Analyse le site d’information.

Le choses sont parties pour s’aggraver, selon Twala, car « même le privé n’a pas la liberté d’insérer la publicité dans le support de son choix, par crainte de représailles économiques ».  Le journal avance l’idée d’un « méga-capteur », répartiteur de la pub qui absorberait la manne du secteur privé passée sous sa coupe… » En gestation » entend Twala.

Les 3 projets de loi sur l’information, des entourloupes,  « sous de nouveaux habillages, ils  renforcent davantage les restrictions à la liberté d’expression et la liberté d’entreprendre dans le secteur des médias » garantit Twala pour qui les amendes et privation de liberté sont l’épée de Damoclès sur la tête du journaliste. « Ce qui pèsera plus négativement sur la liberté de la presse c’est le risque de   passer carrément par la case prison , El Kadi Ihsane y croupit » lit-on dans ces colonnes.  « D’autres sont passés par là », poursuit le journaliste qui  énumère les confrères, poursuivis, condamnés,  emprisonnés , pour des chefs d’inculpation qui ne sont pas liés directement à leurs écrits.
« Un mauvais feuilleton qui n’est pas prêt de connaître son épilogue conclut Twala.

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