Le RCD a condamné de nouveau ce vendredi l’arrestation du journaliste Ihsane El Kadi et la mise sous scellés des locaux de Radio M et Maghreb Emergent.
Dans un communiqué qui a sanctionné la réunion mensuelle de son secrétariat national, le RCD estime qu’avec l’ «arrestation nocturne du journaliste El Kadi Ihsane, la fermeture et la mise sous scellés de Radio M et Maghreb Emergent, le pouvoir a franchi un pas de plus dans l’arbitraire pour, croit-il, asseoir un totalitarisme hors du temps ».
« La criminalisation de l’action politique est désormais dans tous les secteurs de la vie publique. Pendant qu’on finance sans compter en dinars et en devises toutes les activités de propagande du régime (médias, associations, regroupements…), des rentrées publicitaires ou des dons légaux sont passibles de collusions avec l’étranger ou d’atteintes à l’unité nationale quand il s’agit d’organismes qui n’abdiquent pas devant le fait du prince », souligne le RCD.
Tout en condamnant et en s’élevant contre cette « escalade qui augure du pire » et tout en saluant l’ «élan de solidarité suscité par ces mesures iniques », le RCD observe qu’au plan des libertés, l’année qui vient de s’achever confirme que la « nouvelle Algérie est faite d’arrestations et d’emprisonnements arbitraires, d’interdictions des activités politiques, syndicales ou associatives non pilotées par le sérail et de condamnations à de lourdes peines de prison pour délits d’opinion à travers des procès inéquitables ».
« La chronique judiciaire est érigée en stratégie. On libère des détenus d’opinions après une longue détention provisoire et on arrête aussitôt d’autres citoyens pour leurs opinions. Dans cette nouvelle escalade, de nouveaux verrous sont actionnés avec des accusations d’« hostilité à l’État » pour justifier des retraits de passeports et l’interdiction de sorties du territoire (ISTN) », écrit-il .
Pour un large regroupement
Au chapitre économique, la situation n’est pas mieux lotie, aux yeux du parti de Athmane Mazouz.
« Dans le fond, l’année qui s’achève n’est pas différente des précédentes, aucune vision pour une relance sérieuse de l’investissement productif, le tâtonnement, l’instabilité juridique et la bureaucratie plombent toute idée d’investir et donc toute perspective de développement », estimet-il.
Par ailleurs, le RCD soutient, qu’en dépit de cette phase critique que traverse le pays, un regroupement des forces pour lutter contre les lois liberticides demeure possible.
« Pour le RCD, l’urgence n’est pas aux positionnements partisans, encore moins clientélistes. Sur ce dernier registre, le système politique qui accable le pays depuis son indépendance est passé maitre du jeu des chaises musicales. Devant les dérives totalitaires, sans fin, un large regroupement pour l’abrogation des lois liberticides et l’arrêt de la répression est possible », conclut le communiqué.