Affaire Salim Yezza : La justice recule mais ne lâche pas

Affaire Salim Yezza : La justice recule mais ne lâche pas

Yezza
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Le tribunal de Ghardaia a reporté le prononcé du verdict dans l’affaire Salim Yezza au mardi 07 Aout. Le mardi 24 juillet, lors du procès de ce jeune militant, le procureur a requis deux ans de prison ferme et une amende de 100 000DA. La principale accusation dont il fait l’objet est « l’incitation à la haie » à base d’un post qu’il a publié sur son compte Facebook en 2014, accusation que l’opinion publique considère comme « fallacieuse » et relavant d’une provocation pour casser un militant que a toujours fait preuve de pacifisme dans son action militante.

En effet, le parquet près le tribunal de Ghardaia a exhumé un vieux statut Facebook, daté du 25 janvier 2014, pour poursuivre Salim Yezza, un citoyen originaire des Aurès. Pourtant, dans ce statut, Salim Yezza n’a rien dit d’autre que « Ana Mzabi ou ddez m3ahoum » (Je suis Mozabite et tat puis si ça déplait) en guise de signe de solidarité avec les Mozabites qui ont fait l’objet, en 2014, de plusieurs fetwas diffusées sur des médias moyen-orientaux et sur les réseaux sociaux les déclarant kharidjites et qu’il fallait donc les exterminer.

Cette affaire a suscité des mouvements de solidarité aussi bien en Algérie qu’au sein de la diaspora qui demandent sa libération immédiate et inconditionnelle. Ce mouvement de solidarité a mis dans l’embarras le tribunal de Ghardaia qui a décidé de reporter le verdict à la semaine prochaine. Mais l’affaire reste toujours entre les mains de la Justice. « Salim Yezza est natif de T’koukt dans les Aurès. Au début des années 2000, il a été délégué du mouvement Citoyen dans sa ville. À ce titre il a eu à connaître la répression et à subir l’injustice.

Il est connu comme un militant humaniste et progressiste, engagé pour la défense des libertés et défenseur inconditionnel de l’Amazighité. Depuis 2011, il est établi en France où il continue son engagement dans le mouvement associatif. Il est poursuivi en conséquence du subit intérêt que le procureur près le tribunal de Ghardaïa a porté, le 9 avril 2018, à son compte Facebook. Pourtant, à cette date, la région a renoué avec le calme et les publications que le magistrat arbore en trophée sont sorties de la temporalité de l’action légale.

Le procès engagé contre Salim Yezza, outre qu’il est un procès d’opinion juridiquement infondé, intrigue par l’opacité de ses finalités », lit-on dans une pétition de soutien à ce jeune militant qui a été largement diffusée sur les réseaux sociaux et dans la presse nationale.

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