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AG de la BAD : « Les réformes structurelles en Afrique passent par celle de la finance mondiale »

Par Maghreb Émergent
mai 27, 2024
AG de la BAD : « Les réformes structurelles en Afrique passent par celle de la finance mondiale »

La réforme de l'architecture financière mondiale en tant que levier de transformation économique en Afrique sera le sujet central des discussions lors des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), prévues du 27 au 31 mai à Nairobi, Kenya.

Avec plus de 3 000 délégués attendus, ces assemblées offriront une plateforme pour que les pays africains partagent leurs expériences sur les avancées dans la transformation économique, les défis majeurs rencontrés et les réformes essentielles mises en place pour les surmonter.

Les gouverneurs des pays membres de la BAD discuteront des réformes nécessaires de l'architecture financière internationale et analyseront comment le système financier actuel a freiné le financement de leurs ambitions de transformation structurelle.

En tant que Gouverneur de la BAD pour l'Algérie, le ministre des Finances, Laaziz Faid conduira une délégation de son ministère pour participer à plusieurs réunions et événements de haut niveau, dont le thème sera : "Transformer l'Afrique : le Groupe de la Banque Africaine de Développement et la réforme de l'architecture financière mondiale".

Selon la BAD, l'architecture financière mondiale actuelle est insuffisante pour atteindre les objectifs de transformation structurelle, indispensables pour le développement socio-économique de l'Afrique. Cette position est détaillée dans une note distribuée à la presse à la veille de l'événement, qui inclut la 59e Assemblée annuelle de la BAD et la 50e Assemblée du Fonds africain de développement.

La BAD souligne que malgré une croissance robuste de 4,3% par an du PIB réel des économies africaines au cours des deux dernières décennies, par rapport à une moyenne mondiale de 2,9%, la structure économique de l'Afrique n'a pas beaucoup changé. Les secteurs de l'agriculture, de l'industrie et des services représentent encore 16%, 33% et 51% du PIB, respectivement, comme dans les années 1990.

L'extrême pauvreté demeure élevée, affectant 33% de la population, exacerbée par la pandémie de Covid-19. Si aucune action n'est prise, l'Afrique pourrait compter près de 87% des personnes extrêmement pauvres dans le monde d'ici 2030.

L'Afrique reste également la deuxième région la plus inégalitaire économiquement après l'Amérique latine et les Caraïbes, avec des niveaux faibles d'espérance de vie et d'années de scolarisation.

La BAD avertit que le continent n'est pas en voie d'atteindre la plupart des Objectifs de développement durable (ODD) d'ici 2030, le coût de leur réalisation étant estimé à environ 1 300 milliards de dollars par an, soit 42% du PIB de l'Afrique.

Cette situation nécessite une réforme en profondeur de l'architecture financière internationale pour financer la transformation structurelle souhaitée et mobiliser les ressources nécessaires pour atteindre les ODD. La BAD espère que ses Assemblées annuelles 2024 lanceront le débat sur des solutions innovantes pour concrétiser cette réforme.