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Air Algérie : de la « faillite » à l’acquisition de nouveaux appareils !

Par Nabil Mansouri
mai 10, 2022
Air Algérie : de la « faillite » à l’acquisition de nouveaux appareils !

Déclarée au bord de la faillite par ses propres responsables, la compagnie nationale aérienne, Air Algérie, vient de bénéficier de la bénédiction du président de laRrépublique. Une acquisition de 15 nouveaux appareils au profit de cette société publique, vient d’être décidée au dernier Conseil des ministres.

Malgré une situation financière extrêmement fragile, due aux dettes, au cumul des dépenses, aux créances auprès des organismes d’Etat et un déficit exceptionnel lié à la crise sanitaire, Air Algérie compte contracter un crédit bancaire pour l’achat de ces nouveaux appareils, selon des sources proches du dossier.

Dans une déclaration à la presse, le chargé de communication de la compagnie aérienne nationale a affirmé qu’après la décision du Conseil des ministres, la direction d’Air Algérie a commencé à traiter les besoins de la compagnie pour le développement de son réseau sur de nouvelles destinations, notamment, en Afrique, en Asie et en Amérique. « Ce qui permettra de déterminer la qualité des avions à acquérir, comme les gros et luxueux avions dédiés au long trajet vers l’Asie et l’Amérique, et les petits avions pour les vols intérieurs, ainsi que les avions cargo pour augmenter le taux d’exportation de produits algériens vers divers pays du monde », a-t-il expliqué.

Il n’en demeure pas moins que ces nouvelles acquisitions vont coûter à la compagnie nationale près de 2 milliards de dollars. « Le prix moyen d’un appareil de fabrication américaine est de 100 millions de dollars. Le processus de livraison depuis les usines s’échelonne entre deux et cinq ans, d’autant plus que la demande d’avions neufs a augmenté après la crise sanitaire», a affirmé le responsable d’Air Algérie.

L’Etat toujours à la rescousse !

Il faut savoir qu’en 2017, le P-DG d’Air Algérie de l’époque, avait évoqué, dans un courrier alarmiste, « une situation des plus délicates, marquée par des résultats opérationnels négatifs, un lourd endettement, une sérieuse dégradation de la trésorerie ». Autrement dit, une faillite qui ne dit pas son nom.

L’entreprise publique, qui tient le monopole du ciel du pays, aurait accumulé en 2018 un déficit de 18 millions d’euros. Avec près de 10 000 employés, l’entreprise nationale souffre également d’un sureffectif qui nuit gravement à sa compétitivité.

Gérée encore par un P-DG par intérim depuis janvier 2021, ce dernier avait déclaré en mars dernier, lors de son audition par la commission des transports et des télécommunications de l’Assemblée populaire nationale (APN), qu’ »Air Algérie a connu un renversement de situation qui l’a fait passé d’un équilibre financier en 2019 à des résultats financiers déficitaires devenus critiques pour la relance de la compagnie nationale ».

D’après les données avancées par le responsable, l’activité de la compagnie à l’international en 2021, ne représente que 9% de celle enregistrée en 2019, en deçà du seuil de rentabilité, loin devant le taux de reprise des compagnies concurrentes, évalué à 45%.

Selon le même responsable, pour sortir de cette situation « très difficile », Air Algérie a tracé une ligne de conduite, pour la période 2021-2025, à travers une multitude de sacrifices.

Il s’agit, selon le P-DG par intérim, de « la réduction des charges de l’entreprise, la restructuration de la compagnie, la génération de nouveaux revenus et la révision de la convention collective ».

Dans ce sens, le même responsable avait révélé qu’il a été procédé entre 2020-2021, au rappel de 50 expatriés et la fermeture de neuf agences à l’étranger sur 16 ciblées, en vue d’atteindre un objectif d’économie de 1,14 million d’euros par an.

Aussi, il est prévu de mettre en place une politique d’efficacité énergétique, fermer la restauration et revoir les contrats d’assurance.

Aujourd’hui, tous ces sacrifices semblent ne plus être à l’ordre du jour, du moment que l’Etat est toujours là pour couvrir les conséquences d’une mauvaise gestion. La compétitivité et l’esprit d’ouverture de marché, demeurent encore très loin de la réalité.    

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