Ils ont passé la nuit au siège de la direction générale d’ALRECC à Alger, ils vont encore y rester en menant leur grève de la faim. Ce qu’ils veulent, c’est leur « argent ou la mort ».
Les grévistes de la faim installés depuis hier dans la cour la cour de la direction générale de l’Algérienne de Réalisation et Construction du Centre (ALRECC) ont reçu du renfort. D’autres entrepreneurs étranglés par le non-paiement de leur situation se sont joints au mouvement. Une action de désespoir face à une situation aberrante : avoir accompli, sur leurs propres deniers, des commandes d’un organisme public et se retrouver sur la paille.
Aujourd’hui, après de multiples rencontres vaines et des promesses sans lendemain, ils ne cherchent plus à négocier. Ils engagent, au péril de leur santé voire de leur vie, un bras de fer pour obtenir le règlement de leur situation. Un mot d’ordre répété par les entrepreneurs-grévistes de la faim résumait la situation : « Notre argent ou la mort ! ». Venus de plusieurs wilayas, les entrepreneurs de BTP en colère réclament à ALRECC les 3,8 milliards de dinars d’impayés.
La «faute » à l’ancien staff !
La direction d’ALRECC qui a refusé de parler à la presse semble vouloir engager la procédure pour expulser de sa cour ces entrepreneurs qui réclament leurs dus. Elle a sollicité un huissier de justice qui est venu faire ce lundi matin un constat. Il a discuté avec les grévistes de la faim, pris des photos des entrepreneurs et de leurs banderoles.
L’avocat de la société ALRECC, maître Amine Benkraouda est venu discuter longuement avec les entrepreneurs, il les a écouté, exprimé sa «compréhension ». Mais il a apporté une réponse consternante aux entrepreneurs : «nous sommes un nouveau staff installé depuis à peine six mois, la responsabilité est celle du staff sortant ».
Après cette étonnante explication pour « disculper » l’entreprise, l’avocat suggère aux 320 chefs d’entreprises concernés par ce retard de paiement d’aller voir du côté du ministère de l’habitat qui est le mieux placé pour résoudre le problème. D’autant que les entrepreneurs ont un «contrat moral» selon lui avec Abdelmadjid Tebboune.
Le bras de fer se poursuit
Les choses se sont ensuite emballées. La presse – les médias audiovisuels surtout – ont été empêchés d’accéder à la cour d’ALRECC. Les grévistes sont allés vers eux. Les agents de la société en ont profité pour fermer le portail. Les voitures et les affaires des grévistes sont restés à l’intérieur.
« J’ai une maladie chronique et ils ne me laissent pas récupérer mes médicaments bloqués à l’intérieur » se plaignait un des entrepreneurs. Les responsables d’ALRECC ont également appelé les services de l’ordre public.
Deux gendarmes sont venus exiger que l’espace soit dégagé. Mais les entrepreneurs-grévistes ont refusé et ont affirmé qu’ils ne quitteront pas les lieux sans avoir récupérer leur argent. Le bras de fer se poursuivait lundi soir aux abords de l’ALRECC