Comme à l’accoutumée l’opération de vote pour l’élection présidentielle à Tizi-ouzou a connu un début très timide. Les citoyens ne se bousculaient pas aux bureaux de vote. Le scrutin s’est déroulé globalement dans de bonnes conditions, excepté le saccage des urnes à Mizrana.
Un air de weekend a régné sur la ville dès le début de matinée. Rien n’indiquait que les citoyens de la ville des Genets devaient élire, aujourd’hui, leur nouveau président. Hormis les quelques portraits des candidats en lice encore placardés un peu partout sur les murs de la ville. La moitié des commerces ont ouvert, les habitants vaquaient à leurs occupations quotidiennes. D’autres ont préféré s’attabler dans les cafétérias de la ville, plutôt que d’aller dans les bureaux de vote.
Au centre de vote Kerrad Rachid, l’un des importants de la ville, 161 électeurs seulement sur 2929 inscrits se sont rendus aux urnes à 11h00. C’est tout de même mieux que le score enregistré dans toute la wilaya. Le taux de participations est de 2,65% dans l’ensemble des 670 centres et 1.194 bureaux que compte la wilaya, soit 18 183 votants sur 684 351 inscrits.
Ce taux a grimpé à 9,26 % aux environs de 14h00, selon le chargé de communication de la wilaya, M. Azzeb. Ce mauvais score ne surprend personne, y compris les responsables des centres de vote. En effet, Tizi-Ouzou est réputée pour être la wilaya qui enregistre le taux de participation le plus faibles au niveau national. Lors de la dernière présidentielle, elle a enregistré un taux de 32 %.
Le scrutin s’est déroulé dans de bonnes conditions, selon les responsables des bureaux de vote du centre ville que nous avons visités. Toutefois, un incident majeur s’est déclaré dans un centre de vote à une trentaine de km de là.
Urnes brisées à Mizrana
A Azeroubar, dans la commune de Mizrana, le centre de vote Kacimi Mohammed a été la cible de jeunes hostiles au scrutin. Vers 9h30, une quarantaine de jeunes a fait irruption dans le centre de vote, saccageant les urnes sans toutefois s’en prendre aux personnes, selon les témoignages des personnes présentes sur place. « Des urnes brisées et des bulletins éparpillés, sans plus », précise le responsable de ce centre, ajoutant que les «assaillants » ont invité le staff d’encadrement et les représentants des candidats à quitter les lieux.
La Police est intervenue pour disperser la foule en usant de coup de sommation, après de furtives échauffourées qui ont nécessité l’intervention, à titre préventif, d’une colonne des forces anti-émeute (CNS), munie d’un chasse-neige.
Ce dispositif a été maintenu sur place pour parer à toute éventualité, tandis que les frondeurs se sont rassemblés à quelques dizainez de mètres de là. Ils ne se réclament d’aucun mouvement ou parti politique : « Nous voulons manifester contre la marginalisation de notre région », a confié un jeune manifestant.
Le déroulement du scrutin a été perturbé dans ce centre qui compte 1.487 inscrits où seulement 27 électeurs ont exprimé leurs voix. Les représentants des candidats ont regretté cet incident, estimant qu’il va influer sur le taux de participation. Seul « espoir » de remonter le taux de participation : la région abrite un bataillon des forces militaires inscrits sur les listes. « Ils viennent voter généralement en fin d’après midi », conclu le responsable du centre de vote.