Le désormais nouveau président du Forum des chefs d’entreprises (FCE) a tenu une conférence de presse après son acclamation par l’assemblée générale élective réunie ce jeudi à l’hôtel El Aurassi. Ali Haddad a tenu à répondre à « ceux qui l’ont égratigné ».
Le patron d’ETRHB, Ali Haddad, a déclaré que la « proximité adroite du FCE avec les pouvoirs publics sous sa présidence », prônée tout au long sa campagne électorale, « ne veut pas dire que l’organisation va se taire ». « Nous continuerons à leur dire toute la vérité sur ce qui est bon et ce qui ne l’est pas pour l’entreprise, tout en travaillant en collaboration avec eux », a-t-il dit. Et de prendre la défense des ministres ayant assisté à son dernier « meeting de campagne » organisé le 20 novembre dernier à El Aurassi : « Ce sont des Algériens et ils portent l’entreprise comme nous la portons. Ils s’intéressent à ce que fait le Forum et veulent développer le pays (…) et il n’y a que l’entreprise qui peut développer le pays et endiguer le chômage ».
« Erdogan l’a fait, pourquoi cela devrait me complexer ? »
Ali Haddad n’a pas hésité à faire le parallèle entre la présence des ministres à son meeting de candidat, avec la délégation ayant accompagné le président turc Recep Tayyip Erdogan en Algérie : « Erdogan qui est à la tête d’un grand pays comme la Turquie s’est fait accompagner par 250 chefs d’entreprises, je ne vois pas pourquoi cela devrait constituer un complexe chez nous, »a-t-il déclaré.
Ali Haddad a néanmoins refusé toute polémique avec ceux qui ont critiqué la présence de ces ministres, le traitement qui leur a réservé durant ce meeting ou encore les déclarations de la SG du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, qui a dénoncé « un mélange de genre entre politique et argent » : « Je suis désormais président du Forum des chefs d’entreprises, je suis responsable à part entière et je ne peux répondre à ceux qui nous égratignent ou critiquent avec l’arrière pensée de nous déstabiliser. Nous n’avons pas le temps pour spéculer. Laissons le peuple juger, rendre son verdict. Ceux qui ont le droit de critiquer sont ceux qui créent chaque jour des emplois, » a-t-il dit en réponse à ses détracteurs.
120 nouveaux adhérents FCE
Le patron du groupe ETRHB a également évoqué le succès de son entreprise, lié, selon ses détracteurs, à son soutien au clan présidentiel. « J’ai construis une entreprise et cette entreprise (ETRHB Haddad) qui a commencé avec un seul ouvrier en compte aujourd’hui 15.000. Elle crée chaque jour des emplois. C’est le résultat de beaucoup de sacrifices.». Avant de répéter : « J’appelle ces gens, et quiconque qui a eu à nous égratigner, à respecter ceux qui créent des emplois. Nous devons du respect à ceux qui créent des emplois ».
A une question sur les libertés syndicales et le déploiement des représentations de travailleurs dans le secteur privé où les syndicats sont quasi-inexistants, Ali Haddad a eu cette réplique : « Nous sommes légalistes et nous respectons les lois en la matière qui permettent aux travailleurs désirant disposer de leurs syndicats, de le faire à partir d’un seuil minimum de représentativité ».
Ali Haddad a lancé un appel aux patrons à adhérer au FCE et ceux qui l’ont quitté à renouveler leurs adhésions : « Je n’ai cessé de le répéter pendant ma campagne menée aux quatre coins du pays. Nous leur avons ouvert la porte. Nous avons ouvert la porte à toutes les entreprises. La preuve, nous avons enregistré près de 120 nouvelles adhésions depuis l’annonce de ma candidature ».