Malgré le vote contre le projet de Loi sur la monnaie et le crédit par tous les partis de l’opposition, le recours à la planche à billet a été validé par la majorité parlementaire.
Les partis de l’opposition ont rejeté catégoriquement le projet de Loi sur la monnaie et le crédit soumis ce dimanche au vote à l’Assemblée populaire nationale (APN). Néanmoins, ce texte de loi qui autorise le recours à la planche à billet a été adopté à par l’Assemblée, majoritairement dominé par les partis au pouvoir.
Les députés du Front des Forces Socialistes (FFS) ont rejeté l’amendement de la loi sur la monnaie et le crédit, et considèrent « que le financement non conventionnel est une technique qui ne peut être efficace que dans un contexte de gouvernance efficace soumise à la reddition de comptes, à une justice indépendante et à des contre-pouvoirs institutionnels performants. » Selon le communiqué rendu public par le FFS, toute les conditions précédentes sont absentes et rendent totalement inopérantes les mesures de « prétendu contrôle exercé dans le cadre d’une gouvernance qui a échoué au temps de l’aisance financière et qui va gâcher ce qui reste de souveraineté, de stabilité et d’opportunités de redressement du pays. »
Le groupe parlementaire du Parti des Travailleurs (PT), considère, lui, que cet amendement est une « dangereuse fuite en avant qui va aggraver la situation financière du pays et provoquer l’hyperinflation ». Pour le PT, la solution n’est pas dans l’assouplissement quantitatif mais dans la remise en cause de tous les choix politiques et économiques qui ont menés le pays à l’impasse actuelle ».
Dans un communiqué, le Rassemblement pour Culture et la Démocratie (RCD) a qualifié le recours à la planche à billets de « porteur de dangers », de solution de facilité et d’une fuite en avant. Les députés de ce parti reprochent au gouvernement de « ne pas débattre de solutions alternatives pour amorcer une politique économique adossées à des ressources durables. »
Pour le Mouvement de la société pour la paix (MSP), a voté contre le projet de loi. « L’amendement en lui-même est acceptable, nous a déclaré le député Nasser Hamdadouche. Nous refusons les conditions qui accompagnent la procédure » a-t-il souligné.
Notons que tous les amendements proposés au projet de Loi sur la monnaie et le crédit ont été rejetés par la Commission des finances. Au nombre de six, ces amendements proposés par les députés de l’opposition portaient notamment sur l’introduction de restrictions sur le recours à la planche à billet, voire l’annulation de l’article 45 bis qui introduit le financement non conventionnel.