Les augmentations des prix des carburants entrées en vigueur dès le 1er janvier 2017 auront un impact limité en matière de réduction gaspillage car elles n’ont été ni ciblées, ni précédées d’une étude d’impact, estiment deux économistes interrogés par Maghreb émergent.
Pour le consultant international, Abderrahmane Mebtoul cette mesure aurait dû être ciblée, mais toute la difficulté réside dans « l’absence d’un réseau d’information fiable pour identifier les catégories de conducteurs supposés payer plus que les autres », dans le cadre d’une réduction des subventions.
Il note que les automobilistes sont une minorité et que l’impact de ces augmentations va être surtout supporté par les gens qui n’ont pas de de véhicules et utilisent les transports en commun. Les entreprises, souligne-t-il, doivent s’impliquer dans la lutte du gaspillage en limitant, par exemple, le nombre de bons d’essence, par exemple.
Un carburant non subventionné à 50 dinars?
Pour Mebtoul, le prix du litre du carburant non subventionné « devrait être de 50 dinars». Il souligne que les prix des carburants pratiqués en Algérie restent les plus faibles dans la région et que cela est de nature à entretenir la contrebande.
«Les augmentations en vigueur à partir de ce mois de janvier auront aussi un impact limité sur le trafic de carburants aux frontières, la différence des prix entre l’Algérie et ses voisins étant encore trop importante », conclut-il.
Pour Khaled Menna, économiste au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD), les dernières augmentations auraient dû être précédées d’une étude d’impact pour savoir ce qu’il faut faire avec précision suivant différents scénarios.
La politique de subvention généralisée qui touche les carburants, comme d’autres produits d’ailleurs, pose un réel problème et l’étude qu’il préconise pourrait apporter une solution.
Khaled Menna considère, lui aussi, que les récentes augmentations des prix des carburants n’auront pas d’impact significatif sur le comportement des automobilistes. Tout comme celles de 2016.
«Augmenter les prix pour éviter le gaspillage ne suffit pas. Il est important de développer le transport en commun pour donner une alternative aux automobilistes qui souhaiteraient économiser en carburant », poursuit-t-il.
Pour rappel, les prix à la pompe des carburants toutes taxes comprises (TTC) tels que fixés par l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) en application de la loi de finances 2017 sont de 32,69 DA/litre pour l’essence normale, 35,72 DA/litre pour l’essence super, de 35,33 DA/litre pour l’essence sans plomb, de 20,42 DA/litre pour le Gas-oil et de 9 DA pour le GPL-carburant.