Algérie : Des étudiants dans la rue dans plusieurs villes du pays - Maghreb Emergent

Algérie : Des étudiants dans la rue dans plusieurs villes du pays

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Le ras-le-bol des étudiants dans plusieurs départements de l’université se durcit. Hier, ils étaient dans la rue dans plusieurs villes du pays pour le dire. Les autorités tentent de faire arrêter le mouvement à la veille du lancement de la campagne pour les législatives.

 

 La situation reste tendue à l’université. Le mouvement de protestation que mènent depuis des mois, des étudiants de cinq spécialités se poursuit et se durcit.  Exprimant des revendications pédagogiques et socioprofessionnelles, des milliers d’étudiants ont marché hier dans six wilayas différentes. Cette dynamique, la première du genre depuis la fameuse grève de 2011, met mal à l’aise le Premier ministère et les ministres de la Santé et l’Enseignement supérieur qui tentent depuis des semaines, à convaincre les protestataires de mettre fin à leurs mouvements alors que la campagne pour les législatives prévues le 4 mai prochain approche.

 

 La plus importante action a été organisée dans la wilaya de Tizi-Ouzou, où des milliers d’étudiants en pharmacie et chirurgie dentaire venus des quatre coins du pays, ont défilé avec leurs blouses blanches dans les rues de la ville créant ainsi un décor inhabituel.  Soutenus par des étudiants des autres spécialités, les initiateurs de la marche ont voulu par leur action faire une pierre deux coups : Dénoncer la répression de leurs rassemblements dans la capitale et réaffirmer leur attachement à leurs plateformes de revendications.  Un message de défiance au ministre de la Santé qui a déclaré que les revendications des étudiants en pharmacie ont été satisfaites.

 

A Blida, la mobilisation et la colère sont les mêmes. Des milliers d’étudiants de toutes les spécialités de l’université Saâd Dahleb ont observé hier, une grève générale suivie par une importante marche qui a sillonné toutes les facultés.  Les banderoles et les pancartes en mains, les marcheurs ont tenu à exprimer leur mécontentement après la répression du sit-in des étudiants en pharmacie mercredi dernier à Alger. Les marcheurs ont exprimé leur soutien aux revendications des étudiants des cinq spécialités en grève depuis des mois, à savoir pharmacie, chirurgie dentaire, biotechnologie, architecture et maintenance industrielle d’Oran.

 

Appel à un “front commun”

 

A Alger, ce sont des étudiants de biotechnologie issus de plusieurs universités du pays qui ont tenté en vain d’organiser un rassemblement devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Déployés en force, les services de sécurité ont réussi à empêcher ces derniers d’atteindre leur objectif.  Les étudiants contestataires ont fini par faire se retirer.

 

La capitale des hauts plateaux n’a pas été en reste. Ses étudiants en pharmacie ont bravé hier, les interdits en organisant sans autorisation une petite marche dans les rues de Sétif. Pour éviter l’intervention des services de sécurités, les organisations de la manifestation ont donné des consignes strictes aux étudiants pour marcher uniquement sur les trottoirs. Les étudiants en pharmacie ont maintenu leur grève.

 

Voulant se démarquer de leurs camarades qui ont repris les cours, plusieurs dizaines d’étudiants de l’université de Sidi Amar d’Annaba ont organisé hier, une marche pour apporter leur soutien aux étudiants violentés par les services de sécurités à Alger et appeler à l’unification des rangs. A l’université de Sidi Bel Abbès, des étudiants en pharmacie ont réussi à maintenir le mot d’ordre de la grève en dépit des tentatives de l’administration de mettre fin à la protestation.

 

Pour se faire entendre, les étudiants protestataires estiment nécessaire de constituer un front commun. A la fin de la marche des Tizi-Ouzou des appels dans ce sens ont lancés par les délégués des étudiants. Un appel qui a eu un écho favorable sur les réseaux sociaux notamment sur Facebook où l’idée a vite fait le tour des pages des départements spécialités concernés par la grève.

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