Un fait nouveau s’est produit hier, dans plusieurs mosquées du pays lors de la leçon qui précède la prière de vendredi.
Instruits par le ministère des Affaires religieuses, les imams ont inscrit dans les messages à donner aux fideles un chapitre relatif au « Devoir d’obéir » au chef de l’Etat. Dans leurs messages, les imams ont carrément qualifié les manifestations programmées vendredi, « d’atteinte à l’ordre public » et de « La fitna ».
Ces messages politiques pro-pouvoir ont fait révolter des fideles dans plus d’une mosquée à travers le pays. Selon nos informations, dans certaines mosquées, des fideles n’ont pas à hésiter à couper l’imam et à se retirer de la mosquée.
Nous avons pu vérifier quatre cas qui se sont déroulés dans quatre wilayas différentes. Il s’agit de la Mosquée Al Kawthar dans la ville Bejaia, la Mosquée de 1er novembre à Batna, de Mosquée Berrihane dans la wilaya de El Tarf et une Mosquée au centre ville de Ouargla.
A Bejaia, des dizaines de fidèles ont empêché l’imam de poursuivre son discours hostile à la marche et à l’opposition. Ils ont fait leur prière dehors avant de rejoindre la marche qui a démarré près de la Mosquée. La même scène s’est produite dans la ville de Batna où des fideles ont déserté du 1er novembre avant la fin de la leçon. A El Tarf un jeune s’est levé en plein discours de l’imam pour protester contre le contenu choisi par prêche de vendredi. Il a demandé à haute voix à l’imam d’évoquer l’injustice et la misère. A Ouargla, des fideles ont fait la même chose.
Avec ces actions, le pouvoir perd l’un des mécanismes qu’il utilise le plus ces dernières années, pour vanter sa politique et diaboliser l’opposition et son discours.