On voit se constituer ces jours-ci une veille idée lancée à plusieurs reprises par le FLN qui à chaque crise politiques, et chaque échéance, à chaque « relegitimation », réactionne cette idée de Front Populaire.
Sans remonter plus loin, on a eu Saadani qui en a parlé au début du quatrième mandat sans attirer suffisamment de soutiens, avec l’opposition du RND, oui le RND, et on a aujourd’hui Ould Abbass qui veut faire du FLN la locomotive qui tire les wagons.
Le FLN qui ne peut plus aujourd’hui imposer le parti unique, la pensée unique, nous propose ainsi d’adhérer à ce front qui regroupe ….. tous les sympathisants de gauche pour combattre l’autoritarisme et le fascisme qui s’empare de la société…. Un nouvel épisode du retour vers le futur 4…
On n’est pas dans les années 30, on n’est pas dans cette France en crise, on est en 2018, dans cette Algérie en crise, et le Front Populaire ne propose pas une série de réformes pour sortir le pays de cette mauvaise passe, un nouveau contrat politique et social, un New Deal à la Roosevelt de gauche, il nous propose d’admirer les réalisations de fakhamatouhou, et de l’appeler à poursuivre son œuvre colossale.
Le Front Populaire n’est pas formé par des partis politiques démocratiques et révolutionnaires qui ont pour ligne de promouvoir des idées de gauche et consolider les acquis sociaux d’un pays en croissance après une crise majeure, celle de 29, le Front Populaire est plutôt un ensemble de partis sans ancrage ni envergure qui dans cet élan électoral soutiennent une vision verticale, sans débat et loin de toute pratique démocratique, comment peut-il en être autrement car l’objectif n’est autre que de soutenir un candidat.
Il est bien temps que face au front de la continuité, il y ait un front de rupture, un front de propositions, un front de progrès économique par des règles de fonctionnement transparentes qui garantisse une saine compétition économique, et non des prébendes et des chasses gardées, un front qui pense l’Etat social par une fiscalité juste qui s’adresse à tous, non par la distribution de la rente tout azimut, un front qui pense l’école républicaine comme le socle de la méritocratie, non celle du nivellement par le bas, collectionnant les statistiques pour que les critères soient ceux du coup de téléphone et des clientèles, un front qui s’adresse à l’intelligence des Algériens, non qui manipule les peurs et les dangers, protégeant et nourrissant ses enfants qui doivent ne témoigner qu’admiration et bénédiction… Il est temps pour nous de prendre notre destin en main, de dépasser cette adolescence démocratique qui affectionne cette contestation de l’autorité tutélaire d’une manière épidermique et irréfléchie mais de construire un avenir ensemble.
Il y a tellement à faire que ce front démocratique ne peut être décrété pour une personne ou groupe de personnes, mais est l’émanation de la participation effective des forces vives de la nation pour que chaque corps d’état participe à la construction de la maison Algérie, dans les règles de l’art et la collaboration de tous les métiers coordonnées par un architecte, un gouvernement qui aura su concevoir cette maison, cadencer sa réalisation et prioriser ses chantiers…
Militant pour une Algérie meilleure
Othmane Benzaghou