Cet article du Huffington Post Algérie décrit le climat tendu dans lequel s’est tenu, hier à Alger, la réunion du comité central du FLN. Le « ministre d’Etat, représentant personnel du président de la République » et ancien secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, a été tout simplement empêché d’accéder à la salle de réunion. Abderrahmane Belayat, Abdelaziz Ziari et les anciens ministres Amar Tou et Rachid Hraoubia, ont subi le même sort.
C’est devenu un rituel chez les responsables de l’ancien parti unique. La réunion du comité central du Front de Libération national (FLN) ne se tient plus sans grabuge. Et il y en avait mardi matin à l’hôtel El Aurassi. La discorde entre le secrétaire général Amar Saadani et ses détracteurs s’est traduite par une bagarre qui n’a pris fin qu’après l’intervention des agents chargés de la sécurité de l’hôtel.
Le ministre d’Etat, représentant personnel du président de la République, ancien secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, en compagnie d’Abderrahmane Belayat, d’Abdelaziz Ziari et des anciens ministres Amar Tou et Rachid Hraoubia, ont été empêchés d’accéder à la salle de la réunion.
« Ils ont condamné la porte d’entrée, c’est affligeant qu’on en vienne là. C’est vraiment honteux », déclarera à la presse, furieux, Abdelaziz Belkhadem avant de rejoindre les autres contestataires qui ont subi le même sort. Belayat menacera : « On ne se laissera pas faire. » Et pourtant la réunion du CC se tiendra, le service d’ordre avait tout mis en place pour empêcher les « perturbateurs » d’accéder à la réunion.
A l’intérieur du Salon rose qui abritait la réunion, Amara Saadani, actuel secrétaire général du parti, restait zen. Il en arrivera même à affirmer que ceux qui ont tenté d’entraver la réunion et d’en changer l’ordre du jour étaient des gens qui voulaient maintenir le FLN en crise. Une crise, faut-il le rappeler, qui a 11 ans d’âge. Elle remonte à la veille de la présidentielle de 2004, lorsque Ali Benflis, alors secrétaire général du parti, s’était déclaré candidat à la présidentielle contre Abdelaziz Bouteflika qui l’avait démis de la chefferie du gouvernement.
Amar Saadani « déplore ces incidents »
Devant ses partisans du CC, M. Saadani, exprimera un simple « regret » concernant les incidents qui ont émaillé le début des travaux du comité central, les qualifiant d' »atteinte » à l’image du parti que les militants « espèrent hisser au plus haut niveau ».
Cela étant précisé, M. Saadani déclarera le quorum atteint avant de s’engager à œuvrer pour l’unité du parti « sans exclusion » aucune. Il a indiqué, dans ce sillage, que sa priorité est la préservation de « l’unité des rangs » du FLN, précisant qu’il reste « ouvert à toutes les initiatives positives ». « J’accepterai toutes les initiatives positives à condition qu’elles soient au sein des structures du parti », a-t-il dit, relevant que sa formation politique s’apprête a entamer une « nouvelle étape » pour la « consolidation » et le redéploiement du parti.
M. Saadani a ajouté que cette session du comité central est celle de « la préparation du 10e congrès devant avoir lieu au premier semestre 2015 et qui sera le rendez-vous de l’évaluation de la consolidation du parti », a-t-il mentionné. D’autre part, il a réitéré son soutien au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, indiquant que ce soutien est « constant » pour « l’intérêt de l’Algérie » en vue de « parachever le chantier des réformes pour la construction d’un Etat de droit ».
Au terme de la réunion, la commission de préparation du 10e congrès du parti a été installée. Elle est ouverte à tous les membres du comité central qui veulent y participer, selon le secrétaire général du parti.