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Algérie – Grave précédent anti-constitutionnel au nom d’un autoritarisme « démocratique » (contribution)

Par Maghreb Émergent
octobre 18, 2018
Algérie – Grave précédent anti-constitutionnel au nom d’un autoritarisme « démocratique » (contribution)

 

Nous vivons en ces moments une grave dérive à la chambre basse où des parlementaires sensés faire la loi de la république s’arrogent le droit de pratiquer un acte illégal aux lois, règlements et constitution du pays.

L’ensemble des constitutionnalistes affirment qu’il est illégal pour des députés de proclamer le retrait de confiance à leur président, pire, il est profondément choquant de faire constater une prétendue vacance d’un poste où on a empêché par le force son titulaire de rejoindre le parlement et son bureau. Le comble de la méprise, ces voyous, car il n’y a pas d’autre nom pour les qualifier, s’arrogent le droit de changer les serrures des bureaux du parlement, acte qui démontre l’état avancé de putréfaction de la morale politique et du droit dans ce pays. Le seul droit qui vaille pour ces voyous, encouragés par leur dirigent qui ose parlé de baroud pour actionner leurs méfaits. Il est temps que cela cesse.

Dans un pays qui dit engager des réformes démocratiques, nous assistons à un précédent gravissime, qui ne s’accommode même plus des formes, comble du paradoxe, au nom même de la démocratie. Imaginer un élu par le suffrage direct ou indirect se voir retirer son mandat, par une simple motion qu’ils sont incapables de produire, le comble au nom de la transparence et de la démocratie. Imaginez qu’un élu, soit il un président de la république se voir stipuler de remettre son mandat par une motion de défiance, parce qu’il aurait dans l’exercice de ses fonctions constitutionnelles déplu, ne voulant plus distribuer de subsides, ou aurait démis un conseillé ou un fonctionnaire, ou aurait acté toute décision qui aurait ainsi froissé ceux qui s’arrogent le droit à tout moment de retirer ainsi un mandat électif. Imaginez ainsi que les algériens décident de récolter des signatures pour mettre fin à un quelconque mandat, soit il président de la république pour des raisons valables ou farfelues. La seule procédure qui vaille est celle qui y est stipulée par la loi, autrement, c’est la porte ouverte à toutes les dérives, et c’est au nom des réformes constitutionnelles et de la stabilité que ces voyous opèrent en toute impunité.

L’apprentissage démocratique est malheureusement un long processus, et si les plus hautes autorités de ce pays tiennent réellement à l’encrage de ce processus, ils se doivent de garantir l’alternance et de remettre le mandat de ces voyous qui l’ont profané au point de protester par solidarité avec leur collègues pris en flagrant délie de corruption au peuple. Les prochaines échéances électives pourront garantir une alternance devenue vitale pour permettre à cette génération qui nous avait annoncé dans un discours mémorable, en 2012 la fin de son souffle politique, la fin de la légitimité révolutionnaire, et la remise du flambeaux aux générations montantes afin de renouveler une classe politique qui démontre par ces pratiques un profond mépris pour le peuple, pour la démocratie, pour le droit, et pour les réformes qu’on dit démocratiques qui ont accouchés de pratiques autoritaires, de comportements mafieux et d’une concentration des pouvoirs telle qu’aucun équilibre des pouvoirs ne subsiste à la merci de n’importe quelle ivresse et fièvre du pouvoir. Force est de constater que les réformes proclamées tambours battants sont poignardées tout les jours et sont vidées de toute substance par une bande de malfrats qu’il est temps de faire dégager des institutions nationales.
Militant pour une Algérie meilleure

Othmane BENZAGHOU

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