Hamid Grine, le nouveau ministre de communication, promet de remodeler le plan média de l’ANEP sans toutefois toucher au monopole de cette dernière sur la publicité institutionnelle. Les bénéficiaires actuels de cette manne n’en seront pas privés. Mais il y aura une redistribution selon le tirage et le professionnalisme.
Le nouveau ministre de la communication, Hamid Grine a promis ce mercredi de réétudier le plan média de l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP) pour assurer l’équité dans la distribution de la manne publicitaire institutionnelle. S’exprimant sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, M. Grine a précisé que ce nouveau plan média prendra en compte deux critères essentiels, à savoir le tirage du journal et son professionnalisme dans le traitement de l’information.
Le nouveau ministre dit se référer aux règles de « commercialité publicitaires » énoncées dans la feuille de route qu’il a reçue du président de la république, Abdelaziz Bouteflika. Cette initiative vient aussi en conséquence du constat, fait par le ministre sur certains journaux para-publics qui reçoivent une manne publicitaire importante alors qu’ils ont contracté des dettes auprès des sociétés d’impression. De surcroit, ces journaux n’ont investi ni dans les locaux, ni dans la formation des journalistes, dont certains ne sont pas déclarés à la sécurité sociale.
M. Grine n’a pas cependant évoqué dans son entretien à la radio la levée du monopole de l’ANEP sur la publicité institutionnelle, évoquant simplement une redistribution de la publicité de l’ANEP et de la nouvelle mission de cette dernière, qui ne doit avoir de « rôle que l’achat d’espaces publicitaires ».
Tout en niant que l’ANEP soit un outil de pression politique aux mains du gouvernement, M. Grine a révélé que l’Etat n’est « pas content » des journaux qui s’inscrivent «dans le territoire de l’insulte et de la diffamation».
Légaliser ce qui peut l’être des chaînes TV privées
Interrogé sur le statut des chaînes TV privées de droit étranger, le ministre a laissé entendre que certaines chaines peuvent être amenées à disparaitre du paysage audiovisuel algérien encore naissant. Pour l’instant, ces chaines peuvent continuer « à travailler en offshore », mais il faudrait « légaliser (ou pas) ce qui doit l’être », a précisé M. Grine sans autres détails.
Le paysage audiovisuel national compte une quinzaine de chaines TV privées de droit étranger. Le gouvernement a autorisé, par le truchement d’accréditations, cinq chaines privées, à savoir : Ennahar TV, Echourouk TV, El Djazaïria TV, Hoggar TV et Dzair TV. Les autres, au nombre de 10, sont encore tolérées sans êtres accréditées. Il s’agit de KBC (la chaîne TV d’El Khabar), El Bilad TV, El Adjwa TV, Wiam TV, Beur TV, l’Index TV, Numidia News, Samira TV, Dzshop et Djurdjura TV. Alors que Atlas TV a été fermée durant la campagne présidentielle en raison de sa position et sa ligne éditoriale, selon ses responsables.
Une commission provisoire pour identifier les journalistes
Par ailleurs, le nouveau ministre a annoncé l’installation « dans quelques jours », de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel. Elle sera composée de neuf membres, dont cinq désignés par le Président de la république, deux membres non parlementaires désignés par le président du Sénat et deux membres non parlementaires désignés par le président de l’APN.
Il a également annoncé l’installation d’une commission provisoire de régulation de la presse écrite, au plus tard « dans 4 semaines », composée de 14 cadres des ministères de la Communication et du Travail et de la sécurité sociale. Cette commission se chargera essentiellement d’ « identifier ceux qui sont journalistes » et « préparer les élections pour dégager une Autorité de régulation ».
« Nous avons comme échéance 1 année pour mettre en place cette Autorité, mais j’ai bon espoir que les choses aillent plus vite », a-t-il annoncé, promettant de professionnaliser la presse nationale.