L’Algérie, pays producteur et exportateur de pétrole brut, mais néanmoins importateur de produits énergétiques dérivés, entend engager d’importants investissements dès 2017, pour mettre fin à cette situation, pour certains, paradoxale.
D’importants projets seront mis en œuvre en 2017 afin de mettre fin d’ici à 2019 à l’importation des produits énergétiques dérivés, a indiqué dimanche le ministre de l’Energie, Noureddine Bouterfa, cité par l’agence APS.
Le ministre qui effectuait une visite d’inspection à la plate-forme pétrochimique de Skikda,a expliqué que ces projets permettront de développer et de diversifier les capacités de production des installations pétrochimique ce qui réduira les importations de ces produits dont le volume annuel s’élève à 1,5 million tonnes de dérivés pétroliers, dont l’essence.
Ces investissements porteront sur la réalisation de quatre (4) raffineries à Skikda, Tiaret, Hassi Messaoud (Ouargla) et Arzew (Oran) totalisant une capacité annuelle de 5 millions tonnes de produits énergétiques dérivés outre la production de produits pétrochimiques dont le méthanol et le polymed.
Selon les responsables concernés, ces projets, une fois concrétisés, devraient permettre à l’Algérie de couvrir les besoins du marché national et, du coup, économiser eux (2) milliards de dollars par an.
Passer à moyen terme de l’importation à l’exportation de dérivés pétroliers
Les carburants et produits pétroliers, n’ont cessé depuis plusieurs années à peser très lourd sur la trésorerie du pays qui importait déjà en 2010 environ 50% de ses lubrifiants ainsi qu’une bonne partie de ses besoins en bitume et en polymères et fait de plus en plus appel aux marchés extérieurs pour répondre à la demande interne sans cesse croissante en carburants, notamment avec l’explosion du parc automobile.
Les projets annoncés par M. Bouterfa devraient également, à moyen terme (vers 2019-2020), permettre au pays de s’orienter vers l’exportation d’un certain nombre de ces produits dérivés.
Pour accompagner cette orientation stratégique, il a insisté sur la requalification et la promotion des capacités du port pétrolier de Skikda et les structures de transport par canalisation.
Dans la base pétrochimique de Skikda, M. Bouterfa a inspecté les structures de raffinage du pétrole et de liquéfaction de gaz ainsi que les installations de transport par canalisations avant de tenir une réunion à huis clos avec les cadres de cette base.
Toutefois, certains, espèrent que ces projets, ne seront pas confrontés aux mêmes problèmes que ceux rencontrés par certains autres projets, comme celui, notamment de modernisation de la raffinerie de Skikda qui a accusé de grands retards.
Conformément à la réglementation en vigueur, l’importation de produits pétroliers passe par des appels d’offres internationaux et non directement par les firmes activant en Algérie.
Les firmes étrangères activant en Algérie bénéficient du même traitement réservé à leurs homologues nationales en matière de consommation de carburant subventionné, selon la loi.
Les entreprises étrangères ont accès au carburant destiné aux complexes tandis que les unités sont alimentées uniquement au gaz naturel dans le cadre de la politique énergétique du pays.