La Chine et la France sont en train de se partager sans heurt le marché algérien du bâtiment, soit 1,2 million d’unités à construire dans les deux ou trois années à venir.
Pour mener à bien cet ambitieux projet qui revêt une dimension tant commerciale que sociale et politique, le président algérien Abdelaziz Bouteflika, qui s’est engagé à loger « tous les Algériens dans des habitations décentes », cherche à attirer des investisseurs étrangers capables de relever ce défi que les entreprises locales ne peuvent surmonter.
Si des entreprises chinoises, turques, indiennes, égyptiennes ou encore cubaines ont été ou sont encore présentes sur le territoire algérien, les sociétés françaises ne s’étaient jusque là pas intéressées à ce marché, si ce n’est à travers quelques partenariats dans le bâtiment.
Mais mardi et mercredi, la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF) a organisé à Alger des rencontres algéro-françaises du bâtiment et du second œuvre. Un événement qui a pu poser les contours des intentions des entreprises françaises dans le domaine du bâtiment en Algérie.
Selon un communiqué de presse de la CCIAF, l’échange et la confrontation des besoins et des propositions entre chefs d’entreprises français et algériens sont les objectifs de cette rencontre, avec pour résultat attendu la conclusion d’accords de partenariats industriels.
« Ces rencontres permettront également de faire prendre conscience aux entreprises françaises des potentialités du marché algérien, notamment dans le secteur du bâtiment et du second œuvre, et de favoriser tant que possible l’intérêt de ces entreprises pour un engagement à long terme sur le marché algérien au travers d’investissements productifs », ajoute la CCIAF.
Les Français intéressés par d’autres modes de construction
Les 41 entreprises françaises présentes à cet événement se spécialisent dans la construction métallique et l’acier, les solutions de revêtement et le traitement des façades, la distribution intelligente d’énergie, la construction durable et l’efficacité énergétique, les solutions et équipements de construction, la rénovation des vieux bâtiments, l’architecture et le génie du bâtiment, le traitement de l’air, la climatisation, le chauffage et l’aménagement des espaces intérieurs et extérieurs.
Les entreprises chinoises sont quant à elles spécialisées dans la construction en dur et sont reconnues pour leur compétitivité, leur respect des délais de réalisation, leurs tarifs avantageux, leur capacité à travailler à travers tout le territoire national et la qualité de leurs ouvrages.
Les entreprises chinoises construisent actuellement 250.000 unités de logement dans le pays.
Le responsable de la communication du ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Ahmed Madani, a indiqué que « contrairement aux entreprises françaises, les entreprises chinoises peuvent travailler n’importe où à travers le territoire national et à des prix très compétitifs (…) Dans l’ensemble, nous sommes satisfaits des ouvrages construits par les Chinois ».