Les créances de la Pharmacie centrale des hôpitaux représentent l’équivalent de 62,42% de son chiffre d’affaires.
La Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), principal fournisseur des établissements publics de santé en médicaments, se trouve dans une situation financière difficile en raison des créances qu’elle a accumulées, selon le rapport de la Cour des comptes.
En effet, dans son rapport d’appréciation sur l’avant-projet de loi portant règlement budgétaire 2016, la Cour des comptes constate la fragilité financière de la pharmacie centrale des hôpitaux suite à l’augmentation continue des dettes des établissements hospitaliers, enregistrées entre les années 2012 et 2016.
D’après les chiffres de la Cour des comptes, les dettes des hôpitaux auprès de la PCH ont atteint les 29,37 milliards de dinars en 2012 et ont augmenté à 34,37 milliards en 2013, puis à 39,97 milliards en 2014. Elles se sont élevées à 42,23 milliards en 2015 puis 50,76 milliards de dinars en 2016.
Ces dettes ont représenté 62,42% du chiffre d’affaires de la PCH. Une situation qui affecte le bon fonctionnement de cet important établissement, en faisant baisser son niveau de stock de médicament qui couvrait 156 jours d’approvisionnement en 2012, et qui a glissé en 2016 à 116 jours.
En plus, sur la valeur du stock de la PCH en 2016, qui était de l’ordre de 26,40 milliards de dinars, 23,43 milliards représentent la valeur nette en dettes. Soit un financement à hauteur de 90% par les fournisseurs étrangers et nationaux.
Cette situation difficile influence négativement les relations de la PCH avec ses fournisseurs, ce qui peut affecter sa capacité d’approvisionnement auprès du marché national et international, au moment où la fourniture des hôpitaux en produits médicaux connait une augmentation constante.
Les médicaments distribués aux établissements publics de santé ont augmenté de 466 millions d’unités en 2015, à 547 millions en 2016, soit une augmentation de 9%.
Une situation qui demeure inchangée en 2018
Ce même rapport révèle que les crédits destinés au financement des stocks stratégiques et d’urgence « n’ont pas fait l’objet de transfert au profit de la PCH et ce, contrairement à la réglementation en vigueur ». Ceci « en dépit des différentes correspondances du directeur général de la PCH », souligne le rapport.
Ce point représente un ‘’différend’’ entre le ministère de la Santé et celui des Finances, selon la Cour des comptes qui révèle dans son rapport que ce dossier « n’a toujours pas été soumis au Premier ministre », à la date des investigations de la Cour en avril 2018.
La valeur du stock stratégique en produits pharmaceutiques, à utiliser dans les cas d’urgence ou de rupture d’approvisionnement tel que préconisé par la loi est estimé à 32 milliards de dinars, souligne le rapport de la Cour des comptes.
Par ailleurs, les investigations de la Cour des comptes ont révélé, aussi que les opérations de renouvellement des aires de stockage n’ont pas connu de lancement, ce qui impacte la capacité et la qualité de stockage, selon le même rapport.